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La droite doit signer un accord de gouvernement avec Macron

Eric Ciotti, président des Républicains (Jean-Bernard Vernier/JBV News/ABACAPRESS.COM)

Pour éviter le chaos tant social que politique, cette forme de coalition d’un nouveau type aurait bien des chances de réussir.

La France peut-elle se permettre de perdre encore quatre ans avant de pouvoir engager un vrai programme de redressement ? Bien entendu que non ! Après des années perdues par le président de la République à rechercher un chimérique « en même temps », qui n’existe pas et qui ne correspond pas à notre culture politique, le petit parti qu’est devenu en théorie les Républicains (qui n’a fait que 4,9 % des voix lors de la dernière élection présidentielle et pas seulement à cause ou grâce à Valérie Pécresse), celui d’Eric Ciotti, et de l’introuvable Laurent Wauquiez, n’a pas grand chose à perdre désormais à tenter d’imposer un programme de redressement économique et social, via un accord de législature avec le président Macron. Ce dernier n’ayant pas de majorité parlementaire, il a tout à gagner de son côté, dans le climat de chaos ambiant, à se recentrer sur l’international, où les sujets ne manquent pas, et où il aurait intérêt à mobiliser toute son énergie et ses moyens. Car la voix de la France est plus que jamais nécessaire et attendue malgré les alignements par trop atlantistes de notre diplomatie ces derniers temps…

En laissant, au plan intérieur, une coalition droite-centre-Renaissance-Horizon se constituer en bloc majoritaire pour se colleter avec les épineux problèmes non réglés de notre société (baisse des dépenses publiques, décentralisation, économies budgétaires, contrôle de l’immigration, insécurité, islamisme, justice, hôpitaux, éducation, réforme de l’Etat, services publics…), tout le monde aurait à y gagner.

Le chantier s’avère gigantesque. Probablement le plus important auquel nous avons été confrontés depuis la Seconde guerre mondiale. Menacé par le déclin et le déclassement dans de nombreux domaines, notre pays ne peut se payer le luxe de différer encore la mise en place de ses grandes réformes. A l’instar de celles qu’ont opéré nos principaux concurrents. De plus en plus nombreux sont d’ailleurs les responsables politiques à monter au créneau en faveur d’un tel scénario. A commencer par Nicolas Sarkozy (redevenu

subrepticement à la mode à la faveur de ses interventions passées ou présentes si prémonitoires sur la nécessité du nucléaire), rejoint, c’est à noter, par de nombreux caciques : Jean-François Copé, Éric Woerth, Frank Louvrier, Philippe Juvin ou Alexandre Vincendet. L’ex-ministre de la justice Rachida Dati a plaidé ardemment pour un « accord de gouvernement » entre LR et l’exécutif.

L’absence d’accord sur la réforme des retraites a fini également de convaincre les derniers réticents et non des moindres, à commencer par le président du groupe LR à l’Assemblée, l’intraitable Olivier Marleix, voire Gérard Larcher, le volubile président du Sénat.

Après tout, la constitution d’un tel gouvernement de salut public regroupant des personnalités expérimentées et s’accordant sur un programme choc, constitué d’objectifs simples et connus de tous, aurait sans doute des chances de pouvoir rompre avec des décennies d’immobilisme ou de démagogie dont notre pays ne peut plus se satisfaire.

Ne nous y trompons pas. L’importance des cortèges dans les rues traduit autant un désaccord sur l’âge de départ à la retraite qu’une insatisfaction générale sur d’autres sujets régaliens non ou mal traités (immigration, insécurité, énergie…), et dont le gouvernement ne semble pas en mesure de vouloir s’emparer, sauf à la marge…

Dans le cas contraire, en cas d’absence de majorité de gouvernement, ne nous leurrons pas : c’est Marine Le Pen et le Rassemblement National à qui incomberont la lourde charge historique de remettre la France dans le sens de l’Histoire. Comme l’avait fait, à la faveur de la crise algérienne, un certain Charles de Gaulle en 1958 ! D’autant qu’aux dernières nouvelles, celle-ci est, semble-t-il, de plus en plus courtisée et rejoint par des cadres de qualité… qui souhaitent participer au redressement du pays.

Robert Lafont


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