Un rayonnement qui tient autant à la passion qu’au perfectionnisme. Il y a vraiment des patrons qui gagnent à être d’avantage écoutés. Surtout dans notre pays où tout le monde parle d’économie sauf ceux précisément placés aux premières loges, les chefs d’entreprises.
A 51 ans, Axel Dumas, représentant de la sixième génération de la magnifique maison de luxe française, nous administre, dans un entretien au » Point » une formidable leçon croisée de réalisme, d‘optimisme et d’ambition. En premier lieu, ce Sciences-Po Harvard, qui a passé plusieurs années en Chine, nous rappelle que la priorité du management reste l’adaptabilité permanente au monde tant, selon lui : « Nous sommes rentrés dans un monde fondamentalement instable de changements incessants, à la fois volatile, incertain, complexe, et ambigu ! Et Il faut s‘y habituer. »
Dont acte ! Faut-il pour autant s’en désespérer ? Certainement pas, surtout dans un pays comme la France, qui dispose d‘une formidable réputation dans le monde. Selon lui, « les Français sont souvent regardés avec admiration par les étrangers. Il faut rayonner, cela passe par une dynamique exportatrice. Et faire la différence avec l’excellence de nos produits, en termes de technologie ou de savoir-faire. La France doit revenir à un esprit de conquête. On rayonnera avec des avancées de recherche et de développement, mais pas en essayant de faire revenir des productions délocalisées. »
Un discours à écouter par les temps qui courent, d’autant plus qu’il émane d’un groupe qui prouve depuis des lustres son attachement à la France. Avec 80 % de ses produits fabriqués en France, et 90 % de ventes réalisées à l’international, Hermès et ses 51 manufactures sur le territoire réalise 6,38 milliard d’euros de chiffre d’affaires, avec 16 000 collaborateurs. Créée en 1837, la maison de luxe de la rue du Faubourg-Saint-Honoré est toujours détenue majoritairement, à 67%, par le clan familial. Ce qui ne gâche rien !
Robert Lafont