Par Marie Blaise, directrice et fondatrice de l’École Gustave, l’école du BTP gratuite et rémunérée qui recrute sans condition de diplôme.
Aujourd’hui, le secteur du BTP représente l’un des domaines les plus dits “en tension”. Le besoin de main d’œuvre est crucial et des écoles spécialisées sont prêtes et forment déjà des talents motivés. Ces métiers comptent parmi ceux qui recrutent le plus avec plus de 260 000 offres d’emploi selon Pôle Emploi, mais peinent à trouver des candidats avec un très faible nombre de candidatures et des offres qui ne cessent d’augmenter et une hausse de 22% entre 2021 et 2022.
Avec la proposition de loi sur l’immigration de la fin de l’année 2022, la mise en place d’un titre de séjour “métier en tension” favoriserait l’emploi dans ces secteurs et comblerait ce manque. Cette loi, – en plus de favoriser l’emploi- aiderait les étrangers pour leur reconversion professionnelle dans ces secteurs qui offrent de réelles opportunités de formation, d’emploi, et de carrière. En plus de les aider à trouver leur place dans la société, l’application de cette loi permettrait de former plus de talents qualifiés et passionnés par leur métier. Selon Pôle Emploi, le BTP offre de nombreuses possibilités dans tous les métiers du secteur. D’ici 2030 il y aurait plus de 119 000 offres dans ce secteur.
Aujourd’hui, les étrangers font face à de nombreux obstacles pour trouver un emploi s’ils souhaitent se reconvertir professionnellement notamment la barrière de la langue, la non-reconnaissance de leurs diplômes ou encore la discrimination sur le marché du travail. En proposant des opportunités de formation et d’emploi, cette loi faciliterait réellement leur intégration sur le marché du travail.
Pour les demandeurs d’asile, le temps d’attente après la suite de leur demande, long et plein d’incertitude peut être extrêmement frustrant pour les demandeurs. Ce qui peut entraîner une perte de confiance en soi ainsi qu’un sentiment d’exclusion sociale comme ils n’ont presque pas de moyens pour participer activement à la société qui les accueille.
Il est fondamental pour eux de réfléchir à leur orientation professionnelle dès que possible au lieu d’attendre l’obtention de leur statut. Mais dans de nombreux cas doivent se concentrer vers des emplois de subsistance pour répondre à leurs besoins financiers au lieu de se tourner vers un emploi qui leur plait réellement. Les compétences seront sous-évaluées voire ignorées ce qui les conduit à accepter des emplois qui ne leur correspondent pas.
En mettant en place cette proposition de loi, les demandeurs d’asile pourront exercer un métier qui leur convient réellement et accéder à des emplois et formations pour lesquels ils ont un intérêt. Aujourd’hui de nombreux pays européens ont déjà mis en place des programmes de formation professionnelle pour les demandeurs d’asile, facilitant donc leur intégration dans le marché du travail. En adoptant cette loi et en permettant une approche similaire pour eux, leur intégration à la société serait optimisée.
Plusieurs écoles en France sont spécialisées et forment à ces métiers en tension: l’École Gustave, l’AFPA ou encore l’Ecole Supérieure des Jeunes dirigeants (créé par la FFB), forment des étudiants en reconversion professionnelle de tout parcours et origines confondues sans forcément de condition de diplôme.
C’est le cas d’Hamza, ingénieur Ethiopien ayant quitté son pays pour des raisons politiques. Il a intégré une formation de plombier-chauffagiste grâce à l’École Gustave et travaillera en tant que plombier.
Ces exemples de personnalités méritantes sont nombreux. En offrant plus d’opportunités d’emploi et de formations aux étrangers avec un parcours similaire, cette loi permettra de favoriser l’intégration de personnes motivées et méritantes, tout en luttant contre la fraude à l’emploi en garantissant un emploi de manière légale. Cette proposition présente donc une étape importante pour construire une France avec une main d’œuvre composée de talents !
Marie Blaise
Directrice et fondatrice de l’École Gustave
