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Être un leader, c’est donner le pouvoir à ses équipes

Entreprendre - Être un leader, c’est donner le pouvoir à ses équipes

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Florent Menegaux, président du groupe Michelin était l’invité de la matinale du forum des leaders éclairés baptisée : “Être un leader, c’est donner le pouvoir à ses équipes”. Interviewé par Murielle Montagnier, dirigeante et fondatrice de La fabrique des Leaders Eclairés, et initiatrice de ce Forum, il a notamment abordé le nouveau modèle de leadership de Michelin et les transformations nécessaires pour le déployer avec succès dans le groupe.

Un leadership réinventé : le modèle I Care

Florent Menegaux a pu développer le nouveau modèle de leadership de l’entreprise. Un point essentiel pour lui qui explique que “les entreprises qui ne font pas cela seront amenées à disparaître”. Il rappelle que “ce processus est un chemin et pas une destination. C’est un travail d’adaptation permanent. C’est comme la marche, cela nécessite un déséquilibre constant.”. Ce travail d’adaptation à un monde en constante évolution, c’est d’ailleurs la mission que s’est donné la Fabrique des Leaders Éclairés.

Florent Menegaux ajoute que “chaque personne doit pouvoir se dire qu’elle est indispensable à l’entreprise”. Pour se mettre sur la bonne voie, une large consultation autour du modèle de leadership a été initiée dès 2018 avec au bout, “un chemin à suivre, le modèle I Care” explique le président du groupe Michelin avant de détailler : “Le “I” signifie “inspiring”, c’est-à-dire l’exemplarité des dirigeants. Le “C”, c’est “creative trust”, cela implique la confiance dans les relations. Le “A” de « awareness », c’est-à-dire que chaque personne est en relation avec les autres et surtout que chaque personne prenne conscience de qui il est dans ses échanges pour ne pas se projeter sur l’autre. Ensuite, le “R” matérialise les résultats, puisqu’une entreprise doit faciliter le développement des personnes donc fabriquer des résultats et enfin le “E” qui signifie “empowerment”. C’est en fait faire comprendre à chaque personne qu’il a du talent et permettre de responsabiliser”. Un modèle construit sur la base de grands principes à la manière des piliers du leadership éclairé. Ces mutations demandent un grand investissement humain, et c’est “un travail sur soi que nous sommes loin d’avoir achevé” confie le président du groupe Michelin avant d’ajouter “il faut s’occuper de la poule pas des oeufs, car si on s’occupe bien d’elle, elle donnera des beaux oeufs naturellement”. 

Instaurer la confiance pour déployer ce modèle

Le président du groupe Michelin a également insisté sur l’importance d’instaurer un climat de confiance, “C’est un processus complexe dans lequel la confiance doit se donner à priori. Cela se travaille au quotidien et se base sur une multitude d’éléments”. Donner un cadre puis laisser les collaborateurs se l’approprier est donc l’un des piliers pour développer un modèle efficace. Ainsi, les cultures des différents pays dans lesquels Michelin est implanté façonnent à leur manière le modèle de l’entreprise. Florent Menegaux explique avoir confiance en la capacité de chaque personne à adapter ces piliers : “Lorsque je pouvais aller en Chine, j’observais qu’ils avaient adopté ces principes différemment de nous, en Thailande également, c’était différent. On part de principes humains qui nous transcendent tous, puis les employés les traduisent selon leur culture”. Afin d’instaurer un climat de confiance au sein de l’entreprise, le président du groupe Michelin note l’importance de relations humaines équilibrées. Pour y parvenir, la nécessité de s’exprimer, de “comprendre ses fragilités et de les confier à l’autre est primordiale. Accepter que l’on a des peurs, des faiblesses favorise l’expression et permet de faire de nos défauts une force” insiste Florent Menegaux. Il raconte d’ailleurs que dans une usine à Roanne, des collaborateurs avaient écrit, pour que tout le monde s’en rappelle, “nos managers s’occupent de nous, et nous on s’occupe du reste”.

Donner le pouvoir à ses équipes 

Le président du groupe Michelin a par ailleurs rappelé que la notion de pouvoir dans l’entreprise a considérablement évolué avec les technologies. En effet, le dirigeant ne tient plus son pouvoir des informations que lui seul possède et qui lui permettent de donner des ordres et des commandes, il doit aujourd’hui faciliter les relations avec ses collaborateurs. Florent Menegaux note que “moi-même en tant que dirigeant je ne dois surtout pas devenir indispensable sinon je deviens un élément de blocage” et d’ajouter : “mon pouvoir est d’amener le groupe à prendre conscience car la nature de ma responsabilité fait que les gens vont m’écouter”, une démarche qui s’inscrit pleinement dans un leadership de sens que met en avant La fabrique des Leaders Éclairés. Michelin fonctionne “comme une équipe de rugby. Vous avez les règles du jeu et dans les règles, vous donnez quelques éléments techniques, des orientations et ensuite il faut que l’équipe se fasse confiance”. Le président de Michelin note qu’aujourd’hui “le manager a trois positions de curseur : il a le command and control, ensuite le manager ressources et enfin le manager porteur de sens qui va expliquer pourquoi la personne va réussir et va donner un référentiel commun. Le manager de demain est en permanence en train d’ajuster ces curseurs”. 

Un leader présent et à l’écoute de ses équipes

L’écoute est également au cœur de l’éducation managériale chez Michelin, “il faut d’abord comprendre avant d’essayer de trouver des solutions. D’ailleurs si à chaque fois que l’on vous apporte une question vous donnez une solution, ça ne fonctionnera pas et c’est déresponsabilisant » affirme Florent Menegaux. Il insiste également sur la capacité du dirigeant à sentir les signaux faibles, et être en alerte face aux comportements des collaborateurs. Michelin a également mis en place des “Customers rooms” afin d’être complètement à l’écoute des attentes des clients. 

Enfin, pour inspirer les dirigeants éclairés, le président de Michelin raconte avoir commencé à progresser “lorsque j’ai accepté mes faiblesses, car pour moi, le courage démarre lorsque l’on fait face à ses peurs. Ensuite, si je devais revenir en arrière, je parlerai beaucoup moins et j’aurai été beaucoup plus à l’écoute. Enfin, le talent chez les gens est infini, donc moi mon rôle c’est de donner de l’énergie aux gens pour qu’ils se fassent confiance et d’éliminer ce qui les empêche d’exercer leur talent”. 

Pour voir le replay : https://www.lafabriquedle.fr/category/le-lab-des-savoirs/

Le Forum des Leaders Éclairés aura la chance d’accueillir le 6 mai prochain Denis Cocquet, qui présentera Le Leadership en 3D, une approche nouvelle et adapté aux enjeux actuels des entreprises.

Nathan Chaize


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1 commentaires sur « Être un leader, c’est donner le pouvoir à ses équipes »

  1. Cet article est-il une mauvaise blague ?
    Florent est peut-être intéressé par son cercle proche de collaborateurs, cependant je sais qu’il ignore les problèmes sérieux avec le reste des salariés, je lui ai notamment directement signalé que j’avais subi du harcèlement au travail, et non seulement j’ai été ignoré, mais aussi J’ai été licensié

    I Care is a joke
    He doesn’t care

    Répondre

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