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Didier Raoult : « Le Remdesivir de Gilead entraîne des mutations chez le virus »

L'infectiologue Didier Raoult est également directeur de l'IHU Méditerranée.

Le professeur Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection, revient sur les différentes études portant sur l’hydroxychloroquine. Il analyse également la surmortalité constatée en 2020 et critique farouchement l’antiviral remdesivir, produit par le laboratoire Gilead.

Des études sur les patients soignés et traités à l’hydroxychloroquine ont été publiées. Que peut-on en conclure ?

Nous avons traité en tout en ambulatoire maintenant 17 000 personnes qui sont présentes à l’UHU. Sur la première série, celle de 2020, de 10 429 personnes, il y a eu 16 décès et parmi ces 10 429, il y en a 8 315 qui ont eu l’hydroxychloroquine plus l’azithromycine parmi lesquels il y a eu 5 décédés.

Quoi que vous fassiez, vous n’arriverez jamais à trouver quelque chose de plus efficace que l’hydroxychloroquine. Si les pays de l’Europe de l’Ouest et les États-Unis ont décidé de faire un black-out contre l’hydroxychloroquine et l’azithromycine, cela n’empêche pas le reste du monde d’avancer et de continuer à faire des publications.

Nous sommes en train de préparer notre deuxième série thérapeutique sur les patients hospitalisés cette fois-ci. Le travail sur les patients ambulatoires est dirigé par Mathieu Mignon et le travail sur les patients hospitalisés est dirigé par Jean-Christophe Lagier. Nous voyons que tous les patients qui ont été hospitalisés en 2020 et les patients qui sont allés en réanimation sont un peu plus jeunes parce que les plus âgés malheureusement ne peuvent pas aller en réanimation.

La mortalité concerne essentiellement des gens très âgés. Les autres sont parfois passés en réanimation, mais en sont rarement morts. Avec le travail de Jean-Christophe Lagier, on constate qu’avec de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, le taux de survie est significativement meilleur que sans cette association. Si on compare les données de mortalité que nous avons à l’IHU par tranche d’âge par rapport aux données officielles, nous voyons que la mortalité est beaucoup plus faible.

Je suis content de voir l’évolution du pays car, il y a un an, nous avions commencé par dire qu’il ne fallait pas soigner les malades, qu’il devait rester à la maison et prendre du doliprane en attendant.

J’étais content d’entendre le ministre dire qu’il fallait que les malades voient des médecins et que les médecins aillent voir les malades et qu’éventuellement, il fallait leur donner des antibiotiques et des anticoagulants, ce qui est un retour à la médecine.

Lors de ma première convocation au Conseil de l’ordre, on m’a que assuré que lorsque je disais qu’il fallait soigner les malades, cela mettait mal à l’aise un certain nombre de mes confrères en raison des consignes de la Direction générale de la santé qui disait qu’il ne fallait pas les soigner.

Petit à petit, les choses ressemblent quand même de plus en plus à ce qu’on dit. Mais il reste l’hydroxychloroquine qui reste un pas à passer et qui passera à un moment ou un autre par la force des choses. Encore une fois, les alternatives thérapeutiques ont été des échecs singuliers et ont été réservées aux pays dans lesquels la mortalité a été la plus élevée. Je suis donc assez confiant sur l’évolution des choses.

Comprend-on désormais mieux la surmortalité de l’année 2020 par rapport aux années précédentes ?

Les chiffres poussent à la manipulation. En particulier, quand on a des idées simples. Or, ce qui est très intéressant, c’est que ceux qui crient le plus fort sont ceux qui ont les idées les plus simples. Ils ne connaissent rien du tout et prennent quatre chiffres pour expliquer à des gens qui passent leur vie à essayer de comprendre les taux de mortalité ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.

Il faut essayer de ne pas être complètement débordé par l’émotion pour gérer les choses correctement.

En tout cas, le variant anglais est moins sévère que le variant 4, qui était issu des élevages de visons et qui a flambé dans toute l’Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande et qui a disparu actuellement. Donc, notre mortalité depuis le mois de janvier est plus basse qu’en novembre ou décembre.

Plusieurs choses amènent à penser qu’on devrait tendre vers une situation normalisée au fur à mesure que le temps passe : l’immunité naturelle acquise par l’infection a augmenté le niveau de protection de la population ; le vaccin, même s’il n’est pas parfait, ajoute quelque chose ; il existe des gens qui avant même d’être infectés ont une immunité naturelle ; enfin, on détecte et on traite désormais les patients.

Il faut traiter ça non pas comme une épidémie, mais comme une maladie qu’il faut soigner. Il faut garder son calme et traiter la situation au jour le jour et s’en occuper sérieusement. Le point qui me paraît essentiel, c’est de détecter l’émergence de nouveaux variants. Nous savons qu’il y a une source considérable de variants dans les élevages de visons et probablement dans les visons sauvages. Nous avons trouvé récemment en Afrique un foyer d’émergence de coronavirus qui nécessite d’être surveillé.

Par ailleurs, nous avons des évidences aussi bien clinique que médicale que le Remdesivir est un agent mutagène qui entraîne des mutations extrêmement facilement chez le virus. Compte tenu de l’inefficacité de ce médicament, je suggère donc d’interdire son usage pour ne pas avoir des variants nouveaux qui apparaissent.


L’intégralité de l’intervention du professeur Didier Raoult est à retrouver sur la chaîne Youtube de l’IHU Méditerranée-Infection


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4 commentaires sur « Didier Raoult : « Le Remdesivir de Gilead entraîne des mutations chez le virus » »

  1. Ce pauvre Didier Raoult nous rejoue le même discours en boucle à propos du Remdesivir alors que depuis le 20 novembre 2020 ce médicament n’est plus recommandé par l’OMS faute d’efficacité. Il a même été retiré définitivement de l’essai clinique Discovery depuis janvier 2021 pour les mêmes raisons. Au jour d’aujourd’hui le remdesivir ne fait plus partie des traitements contre le Covid-19 et plus aucun centre hospitalier ne l’utilise à cette fin.
    Donc pourquoi continuer à ressasser cette histoire ad libitum ?

    Répondre
  2. Personne n’a jamais dit qu’il ne fallait pas soigner les malades mais les soigner avec des traitements qui ont fait leurs preuves et les traitements on commencé dés la première vague….

    Répondre

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