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Coronavirus : les infos du samedi 30 mai

Entreprendre - Coronavirus : les infos du samedi 30 mai

(18h20) Déconfinement: une semaine riche en émotions où souffle un vent de liberté!

Le gouvernement avait donné rendez-vous au 2 juin ,pour cette seconde phase du déconfinement. Notamment à travers plusieurs annonces à visée économique. Lundi, Edouard Philippe et Olivier Véran ont ouvert le «Ségur de la Santé» pour revaloriser toute la profession médicale et surtout au niveau de l(‘hôpital. Mardi, Emmanuel Macron a évoqué le cas de l’industrie automobile, en crise ouverte.

Le secteur du tourisme a, de son côté, reçu l’assurance «raisonnable» que les Français pourront partir en vacances, cet été, si la crise sanitaire était toujours sous contrôle. Des professionnels de l’hôtellerie-restauration, jusqu’à présent fermés, qui tenteront de sauver leur saison grâce au plan d’investissement de l’Etat et à diverses mesures pour éviter les faillites. Mais qui dit tourisme dit aussi npossibilité de se déplacer. «L’élargissement significatif» annoncé de la barrière des 100 km est un signe positif en la matière.

Un bémol toutefois, si les Français regoûtent progressivement à la liberté, les mesures de distanciation physique sont plus que jamais de rigueur, surtout dans les transports en commun ou lors du second tour des Municipales fixé au 28 juin prochain. Après plusieurs semaines de quiproquo, le port du masque est désormais recommandé et généralisé. A l’instar des collèges et des écoles primaires, certains commerces ont pu rouvrir, dès le 11 mai, mais là encore dans des conditions inédites.

Les rassemblements privés sont, eux, limités en nombre. Les fans de cinéma, de théâtre ou de concert gardent toutefois espoir après les dernières annonces du ministre de la Culture, pour une réouverture le 21 juin. De même, le retour dans les bars, cafés et restaurants se fera à travers une longue liste de mesures à respecter. C’était une semaine riche en émotions où souffle un vent de liberté! Malgré tout, alors qu’aucun traitement ou vaccin n’a fait pour l’heure ses preuves, le mot d’ordre de ce «monde d’après» est: rester sur ses gardes!»

(17h52) Déconfinement: réouverture des piscines, salles de sport et gymnases

À l’occasion de l’annonce de la phase 2 du déconfinement, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé que les établissements sportifs tels que les piscines, gymnases et salles de sport pourront rouvrir prochainement. Même si beaucoup de commerces ont pu rouvrir le 11 mai, jour du déconfinement, les salles de sport et gymnases faisaient figure d’exception.

Au même titre que les cafés, bars et restaurants, ces établissements n’avaient, jusqu’à ce 28 mai, jour d’annonce des modalités d’instauration de la phase 2 du déconfinement, pas de date de réouverture précise. C’est désormais chose faite. Comme pour les salles de spectacles et théâtres, la date d’ouverture des gymnases et salles de sport sera différenciée selon les zones dans lesquelles ils se trouvent. Le 2 juin si votre département est en zone «verte», le 22 juin pour les zones «orange»!

A l’approche de l’été, le premier ministre a également annoncé une nouvelle qui devrait réjouir certains usagers: la réouverture des piscines. Les événements sportifs organisés dans l’espace public resteront, en revanche, suspendus jusqu’au 21 juin, dans toute la France. Les sports collectifs, notamment les sports de contact «parce qu’ils ne permettent pas par nature de respecter la distanciation physique» resteront également interdits. Les sportifs de haut niveau et professionnels pourront néanmoins reprendre les entraînements, le 2 juin «dans le cadre d’un protocole médical strict» a précisé le Premier ministre.

(17h10) Coronavirus: «Donald Trump veut son vaccin pour novembre»

Nicole Bacharan, historienne et politologue spécialiste des Etats-Unis, était l’invitée du JT du soir de France Info. «Donald Trump est à la recherche, comme beaucoup de monde, à la fois d’un médicament efficace et d’un vaccin rapide. C’est vrai que l’hydroxychloroquine fait polémique, mais les médecins la prescrivent beaucoup aux États-Unis. Sur la prise de cette molécule à titre préventif, personne n’est d’accord» commente Nicole Bacharan, spécialiste des États-Unis.

«Donald Trump est quelqu’un qui a tendance a avoir beaucoup de mépris pour la science. Il parle en tant que président, mais c’est curieux qu’il n’ait pas unifié son administration, derrière lui, parce que cette position devrait être défendue par des arguments médicaux. Là, ça ressemble à une initiative individuelle d’un homme qui a peur d’être malade et qui voudrait montrer aux Américains qu’il existe des méthodes pour échapper à cette pandémie» développe l’historienne et politologue, auteure du livre «Le monde selon Trump». «Donald Trump veut son vaccin pour l’élection présidentielle du 3 novembre. S’il apparaît comme l’homme qui peut sauver l’Amérique, il garde ses chances» conclut Nicole Bacharan.

(16h27) Paris: «On respire beaucoup mieux, c’est incomparable!»

«Un bonheur très simple de partager un petit pique-nique avec la famille» décrit Nicolas. Il fait partie des Parisiens heureux de retrouver l’un des parcs les plus prisés de la capitale, les Buttes-Chaumont (XIXème arrondissement). Après de longues semaines de fermeture, due au confinement, joggeurs et promeneurs sont nombreux à fouler les allées. La réouverture des parcs à Paris fait partie des annonces du Premier ministre sur la phase 2 du déconfinement. Partons en promenade avec France Info…

«Nous, on habite à 300 mètres et ça fait huit semaines que l’on voit le parc fermé, alors que l’on voit tous les gens qui se croisent, dans la rue, de manière assez proche» poursuit Nicolas. «Là, on entend les oiseaux, on voit des jolis papillons. Finalement, il y a beaucoup de monde, mais il y a beaucoup de distance. En plus il fait beau, on a ressorti les lunettes de soleil, tout va bien!»

La pelouse est fraîche, toute verte, juste tâchetée de petits groupes venus déjeuner sur l’herbe. Plusieurs mètres les séparent, le plus souvent, et la limitation des 10 personnes est globalement respectée. Ballons, frisbees, trottinettes sont aussi de sortie. « Je regardais les gens et je les trouve beaucoup plus apaisés que dans le métro, cette semaine» estime Gwenaëlle, assise à l’ombre des feuillages avec ses deux fils. « =Il y a un vrai changement de comportement. On les sent plus tranquilles, ça nous apaise.»

Apaisement, parfois, au point d’oublier un peu l’épidémie… Les flacons de gel hydroalcoolique à l’entrée sont assez peu utilisés, la recommandation de la mairie de porter un masque est également peu suivie. Dominique, elle, en a un, ce qui ne l’empêche pas de se sentir libre: «On a été assez emprisonnés pendant quelques semaines, la nature nous manquait. Je pense qu’on lui manquait aussi, regardez les buissons, ils sont tout souriants ! Par contre, ce qui me frappe et m’agace un petit peu, c’est la prolifération des joggeurs, qui soufflent allègrement sur tout le monde, ça m’ennuie un peu.»

Des joggeurs foulent en effet en nombre les allées du parc. Marie est ravie de ne plus courir à côté des voitures: «C’était absurde de l’avoir fermé, puisque les gens étaient complètement concentrés sur les trottoirs. Clairement, dès qu’on franchit le parc, on est entouré d’arbres, donc on respire beaucoup mieux. Il y a aussi un écran acoustique par rapport aux voitures, c’est incomparable.» Un engouement, pour cette remise au vert, surveillé de près: policiers en voiture, à moto et agents municipaux à pied sillonnent le parc, depuis ce matin, pour veiller au respect des gestes barrières.

(15h39) Déconfinement: des supplémenrs abusifs à cause du Covid-19

Se faire couper les cheveux, faire réparer sa voiture ou soigner une vieille carie vous coûte quelques euros de plus, depuis le 11 mai dernier, et la réouverture des commerces. Comme prévu, de nombreux professionnels ont augmenté leurs tarifs pour compenser l’achat de visières, gels, masques ou encore vitres en plexiglass et le surcoût lié à la main d’oeuvre en raison du Covid-19.

Un constat largement partagé sur les réseaux sociaux mais aussi par «60 millions de consommateurs» qui en a fait écho, ce jeudi, sur son site internet. Le magazine de défense des consommateurs assure recevoir de nombreux messages «pour dénoncer les surcoûts imposés aux clients».

En première ligne des critiques: les garagistes. Une cliente dénonce notamment à «60 millions de consommateurs» des frais de désinfection de son véhicule, pour 49 euros, qui lui ont été facturés sans préavis par son garagiste. Sur Twitter, une autre personne se demande «si les 35 euros supplémentaires pour décontamination sont bien réglementaires ou s’il s’agit d’une arnaque». 

Depuis le déconfinement, les coiffeurs ne chôment pas mais le passage à la caisse, en cette fin de printemps, s’avère souvent plus douloureux pour le client qu’au coeur de l’hiver. Début mai, le patron du Conseil national des entreprises de coiffure (CNEC), Franck Provost, annonçait que le prix des coupes allait certainement être majoré dès la reprise. L’augmentation devait être de l’ordre de «2 à 5 euros» précisait-il, au micro de RMC. C’est parfois plus. Ici, un internaute s’agace des sept euros de taxe appliqués par son salon de coiffure. Soit une hausse de plus de 20%. Même constat, ici, puisque la coupe simple, avec shampoing, a vu son prix passer de 22 à 28 euros. Un surplus de plus de 27%. 

En contact étroit avec leurs patients, des dentistes ont, eux aussi, appliqué la fameuse «taxe Covid». Obligée de payer vingt euros en plus pour une séance, Françoise s’en est plaint auprès de «60 millions de consommateurs». «Je n’ai pas été prévenue, au début du soin,et il n’y avait aucun affichage à la réceptioné» précise cette habitante de la métropole bordelaise. Une pratique discutable car «les dentistes peuvent profiter de différents dispositifs d’aide, notamment de la subvention «Prévention Covid» prévue par l’Assurance maladie pour l’installation de matériel de protection» souligne le défenseur des consommateurs.

Ces pratiques sont-elles légales? «Nombre de nos lecteurs s’interrogent sur la légalité de ces suppléments. Les prix sont fixés librement en France et chaque professionnel a donc le droit d’appliquer ce qu’il souhaite, à une condition toutefois: informer très clairement, son client, au préalable, par une affiche visible et lisible en boutique, ainsi que dans le devis, s’il y a un devis» rappelle «60 millions de consommateurs».

(14h28) Déconfinement: difficultés des cafés, bars et restaurants

Alors que le Premier ministre a annoncé, ce jeudi, la prochaine réouverture des cafés, bars et restaurants, le 2 juin, Philippe Etchebest, Chef étoilé et membre du jury de l’émission «Top Chef»,  était interviewé, ce samedi, sur France Info. Extraits…

Sur les «40% des restaurants français qui vont devoir fermer»

«Ce pourcentage, c’est en fonction des divers sondages que l’on a pu faire, du groupement «Resto ensemble» et de «SOS Bistrots», qui regroupent 45.000 établissements. On sait qu’il y en a énormément qui ne vont pas pouvoir rouvrir, le 2 juin, et qui vont arriver sur des faillites immédiates ou à plus ou moins long terme. Cela va se passer en plusieurs étapes. Il y a ceux qui ne vont pas pouvoir rouvrir le 2 juin. Et en septembre, une reprise qui sera faible ou qui va entraîner d’autres fermetures. Et puis il y a aussi les prêts et les loyers qui ont été reportés, qu’il va falloir rembourser et qui vont forcément prendre à la gorge énormément d’entreprises.»

Sur la création d’un fonds d’aide par l’Etat

«Tous les prêts, il va falloir les rembourser, et toutes charges décalées, il va falloir les payer. C’est pour cela que nous avons proposé la création d’un fonds par l’État, dans lequel toutes les aides gouvernementales, les fonds européens, mais aussi les fonds privés, c’est-à-dire les assurances et les banques, abonderaient. Ce fonds permettrait de distribuer 15% du chiffre d’affaires en N-1, de l’année dernière, à chaque entreprise, de la plus petite à la plus grande. Cela permettrait de couvrir une partie des charges fixes, dont le loyer et toutes ces choses-là. On a des contacts auprès du gouvernement, on nous dit que l’idée est bonne. Mais on n’a pas de retour. Donc on aimerait bien savoir.»

Sur les difficultés du secteur

Je suis sur le groupe de discussion de «Resto ensemble» où 22.000 personnes discutent. Et il y en a déjà beaucoup qui ont dû malheureusement faire faillite. Je connais des cas de suicides aussi et j’ai bien peur que si on ne fait rien aujourd’hui, ça risque de s’aggraver.

Sur l’annonce de la réouverture le 2 juin

«Cette date, c’est un soulagement, parce que l’on a envie de reprendre l’activité. Mais il y a quand même beaucoup de questions qui se posent, à savoir les mesures restrictives sanitaires. On n’a pas encore le protocole, même si on l’imagine. On connaît, aujourd’hui, la distanciation sociale d’un mètre. Beaucoup d’établissements vont perdre énormément de capacité et n’auront pas les moyens parce que le seuil de rentabilité ne sera jamais atteint pour pouvoir ouvrir dans ces conditions-là. Cela ne sert à rien d’ouvrir pour perdre de l’argent!»

(13h52) Coronavirus: en Inde, des masques avec la photo du visage des clients…

Comme dans de nombreux autres pays du globe, le port du masque est obligatoire, en Inde. En général, qui dit masque dit perte d’identité physique, puisque le nez, la bouche, le menton et les joues sont recouverts du morceau de tissu protecteur du virus. Pour y remédier, un imprimerie de l’Etat du Kerala, dirigée par Binesh G Paul, 38 ans, a eu l’idée de fabriquer des masques avec des images haute définition du visage des clients.

Aujourd’hui, l’entreprise, située à Ettumanoor, croule sous les demandes. Elle a déjà vendu 4.000 masques personnalisés et reçoit chaque jour des commandes en gros. «Je donne une chance aux gens de rester en sécurité et de se faire reconnaître facilement» a déclaré Binesh G Paul au journal The National.

Binesh G Paul, qui dirige un studio de photo numérique, depuis 10 ans, a eu cette idée originale lors d’une visite à l’épicerie lorsque le propriétaire ne l’a pas reconnu derrière son masque. C’est ainsi qu’il a pensé à imprimer son visage sur le masque. Ses amis ont adoré le concept et lui ont suggéré de les vendre.

Pour fabriquer ses masques personnalisés, l’artiste numérique utilise l’impression par sublimation thermique, une technique de reproduction par ordinateur qui utilise la chaleur pour transférer des colorants sur des matériaux tels que le carton, le papier, le tissu ou le plastique. Il utilise ainsi des photos haute résolution du client pour réaliser l’impression par sublimation et transférer l’image sur le masque en tissu blanc en chauffant à 360 degrés pendant 40 secondes.

L’ensemble du processus dure 20 minutes. «J’ai été dévasté par la fermeture de notre studio. J’ai subi des pertes et j’étais inquiet pour l’avenir du studio, mais maintenant je suis ravi que mon entreprise renaisse» s’est-il réjoui.

(13h06) Coronavirus: le point sur l’épidémie en France

L’épidémie de coronavirus a fait 52 nouveaux décès, en 24 heures, et le nombre de patients, en réanimation, continue à baisser, selon le bilan communiqué, ce vendredi, par la Direction générale de la Santé. C’est 14.695 personnes qui sont hospitalisées, pour une infection Covid-19, et 255 nouvelles admissions ont été enregistrées, en 24 heures. Et 1.361 malades ont été atteints d’une forme sévère de Covid,-19 sont hospitalisés en réanimation et 29 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation.

Le solde reste négatif, en réanimation, avec 68 malades de Covid-19, en moins par rapport à hier. L’Île de France, le Grand-Est, l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France regroupent 73% des patients hospitalisés en réanimation. En Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), on relève 124 hospitalisations, dont 21 en réanimation.

Depuis le début de l’épidémie, 101.390 personnes ont été hospitalisées, dont 17.904 en réanimation. 67.803 personnes sont rentrées à domicile. C’est aussi 28.714 personnes qui sont décédées, dont 18.387, en établissements hospitaliers, et 10.327, en établissements sociaux et médico-sociaux.

(12h14) Déconfinement: Édouard Philippe fait l’unanimité. 

Suite à la présentation, ce jeudi soir, de la deuxième phase du déconfinement, à l’occasion d’une conférence de presse, à l’Hôtel Matigno, en présence de ses ministres de la Santé et de l’Education, l’opinion publique soutient massivement les décisions annoncées par Édouard Philippe, aussi bien la levée des restrictions, que le maintien de certaines interdictions.

Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting, paru dans Le Figaro, sa prestation est unanimement saluée: six Français sur dix l’ont trouvé convaincant et pensent qu’il a dit la vérité aux Français. «Un exploit quand on se souvient de la crise de confiance du début de l’épidémie», souligne Marcelo Wesfreid du service Politique du Figaro.

Matignon se refuse à tout triomphalisme: «Il y a un mois, les gens pensaient qu’on faisait tout mal. Maintenant, c’est l’inverse. Espérons, au moins, que l’on nous crédite de gérer la crise avec honnêteté», confie au Figaro un conseiller d’Édouard Philippe. Le premier ministre était encore, ce vendredi, au chevet des collectivités. Il a notamment annoncé un mécanisme de compensation de 750 millions d’euros pour 12.000 à 14.000 communes. Quand, en Italie, près de 5% d’entre elles sont en situation de faillite.

(11h36) Coronavirus: des scientifiques doutent de l’étude de «The Lancet»

De nombreux scientifiques ont publié une lettre ouverte exprimant leurs «inquiétudes» sur les méthodes de la vaste étude parue dans «The Lancet», ayant conduit à la suspension d’essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. Parue le 22 mai, l’étude se fonde sur les données de quelque 96.000 patients hospitalisés, entre décembre et avril, dans 671 hôpitaux, et elle compare l’état de ceux qui ont reçu le traitement à celui des patients qui ne l’ont pas eu.

Elle conclut que la controversée hydroxychloroquine ne semble pas être bénéfique aux malades du Covid et pourrait même être néfaste. «Le retentissement de cette étude a conduit de nombreux chercheurs, à travers le monde, à examiner minutieusement, en détail, la publication en question» écrivent les auteurs de la lettre ouverte, publiée ce jeudi soir. «Cet examen a soulevé à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données» soulignent-ils, avant de faire une longue liste de points problématiques, du refus des auteurs de donner accès aux données et à «l’absence d’examen éthique».

Notant que la médiatisation autour de cette étude a provoqué «une inquiétude considérable chez les patients et les participants aux essais cliniques, ils appellent à la mise en place par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou une autre institution, indépendante et respectée, d’un groupe chargé de mener une analyse indépendante des conclusions de l’étude.» Parmi les signataires de cette lettre ouverte se trouvent des cliniciens, des statisticiens et autres chercheurs du monde entier, de Harvard à l’Imperial College de Londres.

« J’ai des doutes sérieux sur les bénéfices d’un traitement à la chloroquine/hydroxychloroquine contre le Covid-19 et j’ai hâte que cette histoire se termine, mais je crois que l’intégrité de la recherche ne peut pas être invoquée uniquement quand un article ne va pas dans le sens de nos préconceptions», a commenté, sur Twitter, le Professeur François Balloux, du University College de Londres.

«Aussi, c’est avec le cœur lourd que j’ai ajouté mon nom à la lettre ouverte» a-t-il ajouté. Parmi les signataires se trouve également le Français Philippe Parola, collaborateur du Professeur Didier Raoult, à Marseille, promoteur français de l’hydroxychloroquine qui a largement contribué à populariser ce traitement. La publication de l’étude de «The Lancet», la semaine dernière, a conduit l’OMS à suspendre «temporairement», par précaution, l’inclusion de nouveaux patients dans les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine, menés avec ses partenaires dans plusieurs pays. Et la France a décidé de bannir la molécule pour traiter le Covid-19.

Face à ces critiques, le Docteur Mandeep Mehra, qui a travaillé sur cette étude, assure «qu’une analyse académique indépendante des données» a été lancée. «Mais les résultats, conclusions et interprétations de l’étude restent inchangés» a-t-il assuré, notant toutefois «le caractère intermédiaire de cette étude observationnelle, en attendant les résultats d’essais cliniques nécessaires pour parvenir à une conclusion» sur l’hydroxychloroquine. =»

Le Docteur Mandeep Mehra et ses collègues concluent que le traitement ne semble pas être bénéfique aux malades du Covid-19 hospitalisés et pourrait même être néfaste. Des résultats qu’ils maintiennent: «nous sommes fiers de contribuer aux travaux sur le Covid-19» en cette période d’«incertitude», a déclaré, à l’AFP, ce vendredi, l’un des auteurs, Sapan Desai.

(10h54) Coronavirus et chloroquine: Didier Raoult présente sa nouvelle étude

Le Professeur Didier Raoult, de l’IHU Méditerranée Infection, croit dur comme fer à son traitement d’hydroxychloroquine pour soigner les patients atteints par le coronavirus. Récemment, une vaste étude parue dans «The Lancet» assurait que ni la chloroquine, ni son dérivé l’hydroxychloroquine n’étaient efficaces contre le virus. Encore plus inquiétant, ces deux molécules augmentaient même le risque de décès et d’arythmie cardiaque des patients. 

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait alors saisi le Haut conseil de la santé publique pour qu’il analyse les règles de prescription. Suite à un avis défavorable du HCSP, le gouvernement a décidé d’abroger les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l’hydroxychloroquine contre la Covid-19, à l’hôpital, en France, hors essais cliniques. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé la suspension des essais cliniques par sécurité.

Mais Didier Raoult continue de vanter les mérites de sa molécule. Ce mercredi, le scientifique marseillais a dévoilé une nouvelle étude menée sur 3.737 patients, traités à l’IHU Méditerranée Infection. «Nous publions ce soir le résumé de notre article décrivant la plus grande cohorte suivie dans un seul et même centre dans le monde. Ni torsades de pointes, ni morts subites n’ont été à déplorer» a twitté Didier Raoult dans la soirée.

Selon l’étude, «un diagnostic précoce, un isolement précoce et un traitement précoce avec au moins trois jours d’hydroxychloroquine-Azithromycine (HCQ-AZ) permettent d’obtenir un résultat clinique et une contagiosité nettement meilleurs chez les patients atteints de Covid-19 que les autres traitements.» 

Pour parvenir à ces conclusions, cette étude s’appuie «sur la prise en charge clinique de 3.737 patients, dont 3.054 (81,7 %) traités par HCQ-AZ pendant au moins trois jours et 683 (18,3 %) patients traités par d’autres méthodes.» Une nouvelle fois, Didier Raoult s’en est pris à l’étude de «The Lancet»  sur les réseaux sociaux: “The Lancet demande des comptes aux auteurs, de toute urgence. Ceux-ci se défendent en expliquant, qu’un des cinq hôpitaux australiens, était en fait un hôpital asiatique. Toujours des écarts inexpliqués. La magie du big data. Dans une vidéo précédemment postée sur YouTube, il avait déjà vivement critiqué cette étude: Comment voulez-vous qu’une étude «foireuse», faite avec le big data, change ce que nous nous avons vu.»

(09h46) Hydroxychloroquine: ces pays africains qui ont décidé de continuer…

Le Nigeria, l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, ou encore le Tchad, comptent parmi les premiers pays du continent africain à faire savoir qu’ils continuent de traiter la maladie à coronavirus avec l’hydroxychloroquine. La plupart déclarent obtenir des résultats probants avec une molécule pour laquelle ils ont opté depuis le début de la pandémie.

Des annonces qui interviennent après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé «la suspension temporaire des essais cliniques portant sur la molécule, le temps que la question de la sécurité soit examinée». La mesure fait suite à la parution d’une étude dans la revue scientifique britannique «The Lancet» qui conclut que la chloroquine et ses dérivés, loin d’être bénéfiques, seraient même dangereux pour les patients hospitalisés et soignés avec ces médicaments seuls ou associés à d’autres molécules. L’étude divise aussi la communauté scientifique.

Ainsi, au lendemain de l’annonce de l’OMS, le Nigeria a indiqué qu’il poursuivrait ses essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. A l’antenne de la chaîne de télévision nigériane TVC, la patronne de l’agence nigériane du médicament (Nafdac), Mojisola Adeyeye, a indiqué que l’hydroxycloroquine semblait donner des résultats probants quand elle était utilisée au début de la maladie.

Bien que les informations sur le Covid-19 évoluent au quotidien, le professeur Mojisola Adeyeye a affirmé que trois phases de la maladie avaient été identifiées: un premier stade, une phase intermédiaire et une phase plus sévère. «Il est très probable que l’hydroxychloroquine fonctionnera au premier stade et, en partie, dans la phase intermédiaire. En outre, des données prouvent que l’hydroxychloroquine a fonctionné pour de nombreux patients atteints de Covid-19». Ce qui justifie la poursuite des essais cliniques qui ont démarré au Nigeria. 

«Je ne pense pas que nous disposions encore de données sur la population africaine, concernant l’hydroxycloroquine et le Covid-19» a, par ailleurs, ajouté la directrice générale du Nafdac, en mettant en avant les différences génétiques qu’il pouvait y avoir avec les populations caucasiennes qui semblent avoir fait l’objet de l’enquête publiée par «The Lancet».

La chloroquine est toujours au cœur de l’offre thérapeutique contre la maladie à coronavirus au Royaume chérifien pour des raisons similaires à celles du Nigeria. «Les avis divergent» a confié le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, au journal L’Economiste, dans un article daté du 27 mai 2020. Mais l’essentiel est que la chloroquine intervient dans l’inactivation virale. Selon lui, «le virus infecte l’hôte en s’introduisant dans la cellule, en plusieurs étapes. Une des étapes est inhibée par la chloroquine» a-t-il expliqué.

L’Economiste rappelle que Khalid Aït Taleb a «acté» depuis le 8 avril 2020, «le démarrage du traitement à la chloroquine et le contrôle de guérison chez les patients atteints de Covid-19». «Le traitement étant autorisé» précise le média marocain «pour les cas possibles de Covid-19 symptomatiques sans attendre les résultats de virologie, et tout en envisageant l’arrêt du traitement si le test s’avère négatif.»

L’Algérie voisine ne désavoue pas, non plus, la chloroquine. Comme le rapporte le journal El Watan, dans sa parution du 27 mai, 15.000 patients diagnostiqués par PCR (test de dépistage) et scanner à ce jour » bénéficient de ce traitement. «La décision, de mettre en place ce traitement, a été prise par le conseil scientifique depuis le mois de mars 2020 et les résultats, à ce jour, sont satisfaisants pour les patients traités» a déclaré, au journal algérien, le professeur Smail Mesbah, infectiologue et membre du Comité scientifique du suivi de l’évolution de la Covid-19.  

« Ce protocole de soin a été adopté après avoir pris connaissance de l’expérience chinoise, des travaux du CDC (Centre pour la prévention et le contrôle des maladies) à Atlanta, aux Etats-Unis, et ceux du Professeur Didier Raoult, à Marseille» a précisé, pour sa part, au quotidien, le Docteur Mohamed Yousfi, chef du service infectiologie de l’hôpital de Boufarik (Blida).

En Afrique subsaharienne, le Sénégal ne renonce pas, non plus, à la chloroquine. «Le traitement avec l’hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l’équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique» a indiqué le Docteur Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires, dans un courrier adressé à l’AFP.

Une démarche confirmée par le professeur Moussa Seydi, l’infectiologue qui coordonne la prise en charge des malades du Covid-19, et qui avait récemment publié des résultats encourageants sur l’usage du médicament. «Le Sénégal utilise l’hydroxychloroquine depuis le 19 mars dernier» précise le site Dakaractu «c’est-à-dire 17 jours après le diagnostic du premier cas de coronavirus.»

Enfin, au Tchad, «en attendant des recherches approfondies avec des résultats probants, nous continuons notre protocole à savoir la chloroquine associée à l’antibiotique azithromycine» a déclaré, également à l’AFP, le professeur Ali Moussa, chargé de la prise en charge de la pathologie dans le pays.

(09h19) Déconfinement: le  «Plan Vélo» passe de 20 à 60 millions d’euros

Le gouvernement revoit, à la hausse, son «Plan Vélo» pour le déconfinement. Il va porter à 60 millions d’euros le fonds qu’il a créé, fin avril, «pour inciter les Français à la pratique du vélo dans la perspective du déconfinement, afin d’éviter un report massif des transports en commun sur la voiture» a annoncé, ce jeudi,la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne. «Nous avons décidé de tripler ce budget, à 60 millions d’euros, et de viser le million de vélos remis en état, d’ici à la fin de l’année», a-t-elle déclaré à Paris Match.

Initialement doté de 20 millions d’euros, ce fonds permet de financer une aide de 50 euros pour la remise en état d’un vélo (changement de chaîne, freins, pneus, dérailleur, etc.) au sein d’un réseau référencé de réparateurs, répertoriés sur le site Internet de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) et une plateforme dédiée.

Il sert aussi à financer des places de stationnement temporaires et des formations pour apprendre ou réapprendre à rouler à vélo. «C’est l’exemple d’un dispositif très simple, mis en place avec des fédérations d’associations, et qui fonctionne» a souligné la ministre. Selon le magazine Paris Match,, le forfait de 50 euros a déjà été sollicité pour plus de 62.400 cycles.

«Ça fait longtemps que je me bats pour changer le regard sur le vélo, d’autant que 60 % des déplacements font moins de 5 kilomètres. En quelques semaines, cette crise a fait gagner des années de politique vélo!», s’est-elle félicitée. Elisabeth Borne envisage également d’inscrire,

(08h58) Coronavirus: les zones commerçantes encore désertéz

La start-up MyTraffic a étudié la fréquentation des zones commerçantes des grandes villes françaises pendant la première semaine de déconfinement, et à Paris, le client se fait rare. Des chiffres inquiétants pour le monde de la boutique. Lors de la première semaine de déconfinement, la fréquentation des commerces, à Paris, représentait la moitié (53 %) de ce qu’elle était au début de l’année, selon une étude menée par la start-up MyTraffic à partir des données de géolocalisations. En Ile-de-France, elle s’établissait à 52 % pour la même période quand elle montait à 63 % pour la Corse, région moins touchée par le coronavirus. Quand on entre dans le détail de la fréquentation commerciale parisienne, MyTraffic relève que «les artères touristiques, comme le Boulevard Haussmann et ses Grands Magasins, encore fermés, ou encore, l’Avenue Montaigne, sont les plus pénalisées par le contexte actuel ».

(08h12) Coronavirus: Accord Berlin-Bruxelles sur le sauvetage de Lufthansa

C’est une nouvelle étape cruciale pour sa survie que vient de passer la compagnie aérienne Lufthansa. Ce vendredi, le gouvernement allemand et la Commission européenne se sont mis d’accord sur les conditions du sauvetage à 9 milliards d’euros du géant du transport aérien. Si le plan est accepté, par les actionnaires, ce sera la première fois que l’Etat allemand reviendra au capital de Lufthansa, depuis sa privatisation complète, en 1997

Pour éviter la faillite, Lufthansa devra notamment laisser plus de place à la concurrence sur ses deux principaux aéroports allemands. Le compromis prévoit que le groupe cède jusqu’à 24 créneaux horaires de décollage et d’atterrissage (slots), droits très convoités et précieux pour les compagnies, représentant 8 avions stationnés.

Ces droits, répartis à parts égales sur les aéroports de Francfort et de Munich, seront réservés à «de nouveaux concurrents» pendant un an et demi, avant que des compagnies déjà présentes dans ces deux villes, puissent les racheter s’ils sont encore disponibles. «Les slots ne devront être repris que par un concurrent européen qui n’a pas reçu lui-même d’aides publiques en raison de la pandémie de coronavirus» précise le groupe allemand.

Pour entériner l’accord, une assemblée générale extraordinaire des actionnaires doit être convoquée «prochainement». Ceux-ci doivent en effet approuver le sauvetage car il passe par une augmentation du capital. Mais le temps presse, alors que la pandémie a mis quasi à l’arrêt le transport aérien mondial.

Les réserves de cash du groupe allemand, qui perd un million d’euros par heure et ne transporte, en ce moment, que 1 % du nombre habituel de passagers, ne suffisent plus que pour quelques semaines. Il ne s’attend pas, de surcroît, à un redémarrage rapide. Il a donc lancé une restructuration visant à réduire sa flotte de 100 avions, menaçant environ 10.000 emplois.

Par ailleurs, les négociations se poursuivent pour la filiale belge, Brussels Airlines, qui a annoncé mi-mai un projet de suppression d’un quart de ses effectifs, et Austrian Airlines, qui a demandé 767 millions d’euros à l’Autriche. Enfin, Berne va garantir 1,2 milliard d’euros de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss.

Au total, le sauvetage prévoit que l’Etat allemand prenne 20 % du groupe, pour 300 millions d’euros, en plus d’injecter 5,7 milliards d’euros de fonds, sans droit de vote, dont un milliard peut être converti en actions. Ce serait la première fois que l’Etat allemand reviendrait au capital de la compagnie depuis sa privatisation complète en 1997. Berlin se réserve, par ailleurs, le droit d’augmenter sa participation, à 25 % et une action, soit la minorité de blocage, mais uniquement «en cas d’offre publique d’achat par un tiers ou de non-paiement des intérêts.»

L’Allemagne garantit également un prêt de 3 milliards d’euros et obtient deux sièges au conseil de surveillance de Lufthansa, qui a l’interdiction de verser des dividendes et de payer des bonus à ses dirigeants. Rien n’est cependant encore complètement gagné pour la compagnie aérienne. Ryanair a d’ores et déjà annoncé vouloir contester le plan devant la justice européenne, le qualifiant «d’aide d’Etat illégale qui va énormément fausser la concurrence». A suivre…


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