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Coronavirus : les infos du dimanche 17 mai

Entreprendre - Coronavirus : les infos du dimanche 17 mai

(18h05) Pour Ségolène Royal: «ce n’est plus le moment de critiquer»

L’ancienne ministre socialiste et ancienne candidate à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, pourtant assez virulente envers Emmanuel Macron, en début d’année, s’exprimait, sur BFMTV: «Nous rentrons dans une nouvelle phase où on a besoin de l’énergie de tous, ce n’est plus le moment de critiquer ou de polémiquer, même si ces critiques ont été très utiles et auraient dû être entendues. Tout a été dit, à la fois sur les choses positives qui ont pu être faites, notamment sur les décisions économiques, et sur les failles et les manquements. Je rappelle, au passage, que j’avais pointé tôt, dans la crise du coronavirus, le manque de masques disponibles en France. Le monde entier a vu les difficultés de gestion de la crise en France, et, par conséquent, nous avons aujourd’hui besoin de faire converger l’ensemble des énergies, pour que la France rattrape ce retard et puisse se relever assez vite.»

(17h43) Le professeur Didier Raoult fustige les médias

Le controversé professeur Didier Raoult, de l’IHU Méditerranée Infection, n’y est pas allé de main morte, ce jeudi, lorsque la chaîne de télévision israélienne i24news lui a demandé son avis sur le traitement médiatique de la crise du Covid-19: «Il y a une révolution qui explique beaucoup de tensions. Les médias traditionnels sont en train de rentrer en conflit frontal avec les réseaux sociaux et notamment avec YouTube. Et la plupart du temps, les informations sont de meilleure qualité sur YouTube», lance le professeur lui-même YouTuber.

Selon Didier Raoult, les réseaux sociaux mettent en danger les médias traditionnels, et «cela se traduit par beaucoup de violence». «Si sur un podcast j’ai trois fois la notoriété du journal Le Monde, je comprends que ce journal ne m’aime pas. Moi ça coûte rien, ça ne me rapporte rien et je deviens donc un rival incontrôlable dans la clarté ou la réalité de l’information, car je n’ai pas du tout d’a priori dans la vie». Pour conclure, le spécialiste des virus considère «qu’il n’y a pas plus d’informations exactes dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociauxOn voit que les médias traditionnels identifient comme des fake news – ça m’est arrivé – des news qu’ils ne relaient pas. On est dans un tournant historique de la distribution de l’information qui explique des conflits qui me dépassent de très loin.»

(16h52) Coronavirus: le petit commerce craint une longue convalescence

La libération a un goût amer, en ce premier week-end post-confinement. Lundi 11 mai, les commerces de biens «non essentiels», fermés mi-mars par Edouard Philippe, ont enfin pu lever leur rideau. Mais après huit semaines de confinement, les bijoutiers, libraires ou vendeurs de textile ont la gueule de bois. «Certains entrepreneurs que nous soutenons se trouvent en grande difficulté pour poursuivre leur activité», alerte Fabienne Kerzerho, directrice Grand Ouest de l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique).

Déjà fragilisé par le mouvement des «Gilets jaunes» puis par celui contre la réforme des retraites, le petit commerce est mis en danger de mort par le coronavirus. D’une part, la demande faiblit: pouvoir d’achat érodé, règles sanitaires limitant le nombre de clients, peur de faire du shopping… De l’autre, les charges des salaires, loyers et stocks s’accumulent. «Ces dépenses vont revenir très vite à leur niveau normal sans que les ventes ne suivent: l’effet ciseau peut être très dangereux», alerte Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, fédération du commerce spécialisé, qui appelle à prolonger le chômage partiel et à effacer la facture des loyers.

La suppression des charges sociales pour les TPE de moins de 10 salariés, annoncée le 4 mai par Gérald Darmanin, a donc été applaudie. Tout comme la création du fonds de solidarité et des prêts garantis par l’Etat. Mais «quand, en décembre, il faudra tout rembourser, ce sera la catastrophe», s’alarme Christian Vabret, président par intérim de la Chambre des métiers et de l’artisanat. Lui-même a vu, en avril, les ventes de ses boulangeries parisiennes tomber à 25 % de leur niveau habituel.

Restent les ressources humaines. En fin de semaine dernière, Christine Lancereau, à la tête de l’enseigne textile The Clothette, ne savait toujours pas si elle pourrait rouvrir son magasin bordelais car «le vendeur est en congé maladie et le responsable doit garder ses enfants car l’école est fermée». Résultat: selon une étude de Xerfi (source: sondage Xerfi du 24 au 30 avril auprès de 1.130 répondants.), dans le commerce, 51% des chefs d’entreprise s’attendent à une reprise très lente. Tous secteurs confondus, «c’est seulement à l’horizon de juillet 2021 que 90 % des entreprises interrogées envisagent pouvoir retrouver toutes leurs capacités de production», selon l’enquête. Faute d’un plan de soutien au commerce et à l’artisanat, beaucoup ne tiendront pas jusque-là.

(15h36) Les entrainements de sports collectifs peuvent reprendre

À partir de lundi 18 mai, les clubs de sport collectif et de combat vont pouvoir de nouveau accueillir leurs licenciés. Comme tout le monde, ils viennent de traverser deux mois de confinement. Le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, s’explique sur France Info: «La vie normale va reprendre! On est encore dans l’attente, mais ça va dans le bon sens.»

«C’est une très bonne nouvelle. Même avec des consignes très strictes et, pour l’instant, sans ballon, les entraînements de rugby vont pouvoir reprendre. On avait peur… On se demandait ce qui allait se passer, à la rentrée, si on ne pouvait pas remettre nos gamins dans les clubs! Là, voilà, on va pouvoir reprendre doucement, avec de l’initiation au rugby et des jeux de rugby…»

«D’ici quelques semaines, les entraînements pourront peut-être se faire avec contact. Cela pourrait peut-être permettre une reprise du Top 14 et des championnats amateurs en septembre. Vu ce que l’on vient de nous annoncer, on est tous ambitieux. Le contact, et donc, la pratique du rugby pourrait reprendre d’ici un mois et demi. Cela nous laisse envisager une reprise des compétitions en septembre. Cela voudrait dire que la campagne d’abonnement va reprendre et qu’il y a une lueur d’espoir pour les clubs.»

Depuis ce jeudi, en revanche, on sait que le XV de France ne partira pas en tournée en Argentine, en juillet. La tournée des pays de l’hémisphère sud, prévue en Europe, semble également très compromise. «La priorité c’est de finir le tournoi des VI Nations 2020», révèle Bernard Laporte. Le XV de France devrait jouer son dernier match, face à l’Irlande, en octobre prochain.

Et puis il y a cette idée qui fait son chemin pour le calendrier de cet automne: «Il faudra ensuite entamer un deuxième tournoi», revendique le président de la FFR. «Vous comprenez bien que les nations du Nord, comme celles du Sud, ont besoin de recettes», explique-t-il. «Il se pourrait donc, et je dis bien qu’il se pourrait, que les nations du Nord se rencontrent entre elles et que les nations du Sud s’affrontent de leur côté, au mois de novembre». Il y a malgré tout «toujours une incertitude» regrette Bernard Laporte.

(14h29) Déconfinement: le coin des célébrités

Jacques Legros et Jean-Pierre Pernaut sont allés prendre des nouvelles de plusieurs célébrités durant le Journal de 13h de TF1. Ce vendredi, Iris Mittenaere, Sheila et Vincent Niclo ont révélé les dessous de leur confinement durant la crise sanitaire. Tous ont respecté les règles à la lettre, en particulier Sheila. Si la chanteuse de 74 ans a confié que «rester enfermée à la maison avait été compliqué pour elle qui court à droite à gauche constamment», elle a également affirmé qu’elle avait pris pour chacune de ses sorties toutes les précautions nécessaires pour se protéger du virus: «J’avais masque, gants, la casquette, c’était carrément n’importe quoi, mais je m’en fous si je suis ridicule, a-t-elle déclaré. «Il y a un moment, il faut penser à soi mais il faut aussi penser aux autres». Et les autres, c’est justement ceux qui lui posent problème. Inquiète de l’absence de masques.

Sheila a constaté une chose, pendant le confinement, et même après: le manque de rigueur des Français. L’artiste, déjà inquiète lorsqu’elle était cloîtrée chez elle, l’est tout autant depuis le 11 mai: «Ce qui me faisait peur, c’est que j’ai eu la sensation que les gens n’avaient pas vraiment conscience de ce qui se passait. Il y a très peu de gens masqués». Ce constat, le gouvernement a notamment pu le faire, dans la capitale, aux abords du canal Saint-Martin, lieu prisé des fêtards pour des retrouvailles apéritives. Le 2 juin, Edouard Philippe se prononcera à nouveau sur l’évolution de la situation pour envisager d’assouplir un peu plus les conditions du déconfinement. En attendant, la maman de Ludovic va devoir s’armer de patience pour retrouver le plaisir qui lui a tant manqué: «Prendre les gens dans les bras!»

(12h36) La confiance dans le gouvernement remonte fortement

C’est, peut-être, l’effet d’un déconfinement pour le moment plutôt réussi, car la confiance dans le gouvernement remonte fortement dans le sondage hebdomadaire Ifop-JDD*. Selon cette enquête d’opinion réalisée le 14 et le 15 mai, 44% des Français font confiance au gouvernement pour «faire face efficacement au coronavirus». Soit une hausse de 5 points en deux semaines. 52% des Français (+5 points) font également confiance au gouvernement «pour aider les entreprises en difficulté en raison du coronavirus». L’exécutif obtient un satisfecit majoritaire dans cet indicateur, pour la première fois depuis le 15 avril, au lendemain du dernier discours d’Emmanuel Macron à la Nation.

Dans le détail, le gouvernement progresse le plus fortement chez les 65 ans et plus. Ils sont désormais 58% (+9 points) à faire confiance au gouvernement pour «faire face efficacement au coronavirus». La progression est également marquée chez les 50-64 ans, avec une hausse de 8 points (34% au total) pour cette catégorie. La confiance est également en augmentation chez les professions intermédiaires (42%, +5 points), les employés (37%, +6 points), les ouvriers (32%, +7 points) et les retraités (53%, +8 points).

La confiance dans le gouvernement monte également chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (24%, +6 points), de Marine le Pen (24%, +8 points), de Benoît Hamon (53%, +21 points), de François Fillon (68%, +8 points) et d’Emmanuel Macron (73, +2 points). A noter également que la confiance progresse très fortement chez les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (49%, +20 points).

* L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1.012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du jeudi 14 au vendredi 15 mai 2020.

(11h56) «Dans la crise, l’Hôpital est capable d’accomplir des miracles»

Après la crise du Coronavirus, alors que la contestation menace de reprendre dans les hôpitaux, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, réunira partenaires sociaux et collectifs hospitaliers, le 25 mai, pour lancer le «Ségur de la santé». Il présente les axes de son futur Plan pour la santé, en se confiant, ce dimanche, au Journal du dimanche. Extraits…

Sur les hausses de salaire et les moyens pour l’hôpital

«Le Président a été très clair: nous allons augmenter les rémunérations, travailler sur un plan d’investissement ambitieux et enclencher une transformation profonde de tout ce qui ne tire pas l’hôpital vers le haut. Dans la crise, l’hôpital a montré que, quand on le laissait faire, il était capable d’accomplir des miracles. Faisons-lui confiance.»

Sur l’augmentation des rémunérations

«La question doit être abordée sous quatre angles différents. Le premier, c’est bien sûr la question des salaires. Il faut travailler sur une augmentation de ceux-ci, au-delà des primes. Le deuxième, c’est l’organisation du travail. De nombreuses infirmières sont contraintes de faire des «ménages», c’est-à-dire des heures supplémentaires, illégalement, dans d’autres établissements. Si des salariés de l’hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que ce soit possible. Pour ça, il faut revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital. Le troisième concerne la valorisation du travail collectif et le quatrième, enfin, la montée en compétences.»

Sur la remise en question des 35 heures à l’hôpital

«La question n’est pas de déréglementer le temps de travail. Il ne s’agit pas d’obliger des gens à travailler davantage, mais de créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire, ou d’organiser leur temps de travail différemment. Sans pression. Il faudra aussi valoriser le travail en équipe. L’équipe de proximité ressort comme un des gagnants face à la crise. Enfin, la question des rémunérations, c’est aussi celle de la montée en compétences et des missions. Des médecins exercent des missions de formation ou de recherche qui doivent être reconnues. Aujourd’hui, si une infirmière décroche un doctorat, elle conserve le même salaire. Ce n’est pas normal. Il faut faire évoluer les compétences et les missions de ceux qui le souhaitent, et les reconnaître à leur juste valeur; il faut faire évoluer les métiers du soin en les adaptant aux nouveaux besoins de prise en charge des patients.»

Sur le grand malaise infirmier, une profession féminine et paupérisée

«Je veux prendre soin de celles – surtout – mais aussi de ceux qui prennent soin de nous quand on est fragile. Les Anglo-Saxons appellent cela le «care», un concept très moderne à mes yeux et une question politique cruciale. C’est vrai, ce sont des métiers historiquement essentiellement féminins. Bien que fondamentaux, ils sont, depuis toujours, très mal rémunérés. Aujourd’hui, nous payons cette faute initiale, dans les hôpitaux comme dans le secteur médico-social, à domicile ou dans les établissements. La Nation va devoir faire un effort important pour reconnaître leur rôle. Je souhaite que, rapidement, nous puissions atteindre un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne.»

La méthode à adopter pour élaborer ce Plan pour la Santé

«Nous allons mener une concertation nationale avec les partenaires sociaux et les collectifs hospitaliers. Je l’ai entamée dès ce week-end, sans attendre, à travers des discussions téléphoniques informelles, en bilatéral, avec des syndicats. Le 25 mai, je souhaite lancer ce «Ségur de la santé» par une première grande réunion multilatérale avec les partenaires sociaux au ministère. Par ailleurs, dès la fin du mois, nous organiserons, dans les territoires, un retour d’expérience sur ce qui a fonctionné et sur les attentes de ceux qui ont fait l’hôpital pendant la crise.»

Le financement de ces mesures

Les Français aspirent à une protection sociale forte et à un modèle de santé à la hauteur, généreux et efficace. Ils veulent des soignants fiers d’aller au travail le matin et heureux. Il y a des aberrations : certaines choses ne coûtent rien et nécessitent juste de revenir sur des réglementations. Mais oui, bien sûr, il faudra qu’on mobilise de l’argent nouveau pour augmenter les rémunérations. C’est nécessaire. Il n’y a pas d’argent magique, il faudra donc faire des choix. Le mal-être à l’hôpital coûte aussi très cher. Il y a près de dix ans, j’écrivais dans un rapport que le recours à l’intérim médical coûtait 500 millions d’euros par an. Cette somme s’est accrue depuis. Il vaut mieux dépenser de l’argent pour attirer et conserver des talents dans la durée que pour recruter des médecins à l’étranger avec des boîtes d’intérim.

A quand cette présentation du Plan pour la santé

«J’ai envie d’aller vite. Je veux que le plan soit présenté cet été, pour traduire tout ce qui peut l’être dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Nous n’avons pas besoin de faire un diagnostic. Il est connu. Ce qu’il nous reste à faire, c’est un retour d’expérience sur ce qui a été développé pendant la crise, en ville, au domicile, comme à l’hôpital. Par exemple, on réalisait dans notre pays 20.000 téléconsultations par an, en 2019. La semaine dernière, on en a fait 1 million. La téléconsultation, est-ce la fin des déserts médicaux? Peut-être. Je n’ai pas de tabou, y compris pour articuler les secteurs public et privé par endroits. Les Agences régionales de santé ont montré qu’elles savaient être en pilotage et en appui. C’est à l’échelle des territoires de santé qu’il faut penser l’organisation des soins de demain. Ce qui est certain, c’est que je ne veux pas que l’hôpital retombe dans le marasme, la morosité et la perte de sens qui étaient son quotidien avant le coronavirus.»

Notre système de santé dans le monde

«Tous les patients atteints par le virus et qui avaient besoin d’être pris en charge ont pu l’être. Trouvez-moi un pays où l’Assurance maladie a pris en charge 100% des soins liés au coronavirus. Trouvez un pays dans lequel les hôpitaux ont multiplié par trois les capacités de réanimation. Regarder les difficultés d’autres pays qui n’ont pas subi une épidémie de même ampleur que nous n’est pas pertinent. Comparer ce qui n’est pas comparable n’éclaire pas le débat. Notre système de santé n’a pas à rougir, au contraire.

(10h47) Le bilan du déconfinement et les tests

Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, s’expliquait, ce dimanche, dans le Journal du dimanche, au sujet du bilan sanitaire du déconfinement: «Nous aurons un premier retour d’ici dix à quinze jours. Vendredi, nous avons diagnostiqué 1.100 nouveaux patients atteints par le coronavirus. C’est moins de 2% des tests réalisés. Nous testons désormais de façon très large, et beaucoup d’asymptomatiques. Les mailles se sont resserrées. Depuis lundi, nous avons identifié 25 clusters sur notre territoire. Le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel. Il reste une inquiétude à Mayotte. C’est le seul endroit où l’épidémie progresse, malgré le confinement, toujours en place là-bas.»

Et au sujet de l’objectif de 700.000 tests par semaine: «Nous avons la capacité de le faire. Vendredi, nous en étions à plus de 50.000 tests réalisés par jour et la montée en charge suit les besoins exprimés dans les territoires. Nous sommes donc en mesure de tester tous les Français qui présentent des symptômes et tous les cas contacts. Si vous me demandez s’il est normal que je découvre, fin mars, que des masques n’ont pas été détruits la réponse est non.»

(10h18) Le casse-tête de la limitation des déplacements

A l’heure où la France se déconfine, une contrainte continue à restreindre les déplacements des Français au cinquième jour, ce vendredi, de cette sortie de quarantaine: ceux-ci ne peuvent s’éloigner de leur lieu de résidence principal que de 100 kilomètres, «à vol d’oiseau», précise la mesure, sur la base d’une suggestion de Jean Castex, coordinateur des stratégies de déconfinement pour l’exécutif. Seulement, le cadre du dispositif reste bien nébuleux, au moins autant que les dérogations permettant d’y échapper.

Car deux clauses viennent assouplir les rigueurs de la loi et percent le plafond des 100 km «à vol d’oiseau »: il est possible d’excéder cette distance pour «des déplacements professionnels ne pouvant être différés ou en raison d’un motif familial impérieux». Le premier volet laisse libre la définition de ces tâches ou rendez-vous ne pouvant être reportés. Quant au caractère impérieux du motif familial, il semble regrouper bien des trajets, dans la mesure où les parlementaires n’en ont pas encore affiné le contenu et que le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a lui-même reconnu que la liste des raisons recevables n’était «pas fermée».

Dans ces conditions, il paraît bien difficile aux gendarmes et aux policiers de s’y retrouver au moment de viser justificatifs et attestations. De surcroît, ils ne sont pas équipés en conséquence, selon Stanislas Gaudon, secrétaire administratif général adjoint du syndicat policier Alliance: «Ils n’ont pas d’outil numérique car je rappelle que le téléphone personnel n’a pas à être utilisé par les personnels de police sur la voie publique», a-t-il expliqué sur BFMTV. «Il est impossible de calculer quand on est dans des distances approximatives, des distances comprises entre 90 et 110 km je dirais, de la résidence principale», a-t-il ajouté.

L’idée de «vol d’oiseau» s’opposant au kilométrage effectivement parcouru, les agents craignent, en plus, de se heurter de plein fouet à des contrastes ubuesques. «Faudra-t-il verbaliser une personne surprise à 107 kilomètres de sa résidence alors qu’on en laissera circuler une autre qui a fait 150 kilomètres en montagne?», s’est ainsi interrogé un membre des forces de l’ordre auprès du Figaro. Certains Français pourraient aussi être tentés d’employer leur ingéniosité à des fins frauduleuses.

Comme l’a rappelé BFMTV dans le sujet ci-dessous, il est en effet possible matériellement à un usager disposant d’une résidence secondaire distante de 200 kilomètres de son logement habituel de se munir d’un justificatif de domicile pour chacun d’entre eux, et d’exhiber l’un ou l’autre en cas de contrôle, suivant la portion de la route où il survient.

Il est par ailleurs nécessaire de rappeler que si l’on demeure à l’intérieur d’un même département, il est également possible de déborder la limite de 100 kilomètres. Devant cette complexité et ces multiples lacunes, le ministère de l’Intérieur a souligné auprès de France Info, ce vendredi, que cette semaine correspondait encore à une phase de pédagogie. Il faudra toutefois remettre d’équerre les lignes de fuite du dispositif en place pour qu’il en aille différemment de la prochaine.

(09h27) Un appel pour un second tour des élections municipals en juin

C’est 36 élus locaux et maires de France qui lancent un appel pour la fin du «confinement démocratique» et l’organisation du second tour des élections municipales dès le mois de juin. Parmi les signataires: Anne Hidalgo, Maire de Paris, Martine Vassal, Présidente de Marseille Métropole, Christian Estrosi, Maire de Nice, François Rebsamen, Maire de Dijon, Stéphane Le Foll, Maire du Mans et Nicolas Florian, Maire de Bordeaux. Voici, dans son intégralité, leur tribune…

«La France affronte, aujourd’hui, une crise sanitaire, économique, sociale immense et d’une gravité exceptionnelle. L’incertitude électorale qui prive les communes de leur maire aggrave encore cette situation en entravant leur action pourtant indispensable au redémarrage de notre pays. Bien que nous connaissions, depuis peu, la date d’installation des maires élus au premier tour, nous ne savons toujours pas quand aura lieu le second tour des élections municipales.»

«Dès le début de la crise, les maires se sont imposés comme piliers de notre République, en accompagnant leurs administrés au quotidien et en assurant la solidarité et la continuité des services publics. Mais, aujourd’hui, alors que notre pays vient d’entamer l’étape cruciale du déconfinement, des millions de Français attendent d’avoir un maire, une équipe municipale et communautaire en place, capable de prendre des décisions capitales pour nos écoles, nos transports, nos emplois, etc.»

«La démocratie ne peut pas être plus longtemps confinée, puisque ces politiques de soutien à la reprise d’une vie normale découlent des délibérations votées par nos assemblées locales. Par ailleurs, dans l’hypothèse d’une seconde vague épidémique à l’automne, comme le prévoient certains experts, nos établissements publics seraient bien plus efficaces s’ils étaient définitivement installés et stabilisés.»

«Le gouvernement a souhaité installer les équipes municipales élues dès le premier tour avant la fin mai et nous nous en réjouissons. Mais il envisage également d’annuler le vote du 15 mars des 4.816 communes restantes et de refaire deux tours à l’automne. Ce processus inédit est une profonde rupture d’égalité car le premier tour est un tout. Si c’était la solution retenue, il y aurait donc deux sortes de citoyens, ceux qui, le 15 mars, ont élu un maire et ceux qui se seraient déplacés pour rien.»

«Pour rappel, plus de 25,5 millions d’habitants vivent dans une commune concernée par le second tour. Il est donc impératif de clore cette séquence électorale, dès que possible, avant la période estivale. On ne peut pas demander aux maires de rouvrir les écoles pour l’éducation et de les fermer pour les élections. La relance économique de notre pays ne pourra se faire que si les grandes villes et les intercommunalités ont la capacité de lancer des investissements publics indispensables.»

«C’est 70% de la commande publique qui sont réalisés par les communes et les intercommunalités. Elles sont le bras armé essentiel à notre économie et à nos emplois. Or, faute de tenir, rapidement, le second tour des élections municipales, il ne sera pas possible d’installer les exécutifs des communes et des intercommunalités avant la fin de l’été et par conséquent les mesures qui conditionnent le rétablissement de la croissance durable ne pourront être votées. C’est 88% des intercommunalités qui sont en attente du deuxième tour pour installer définitivement leur assemblée délibérante, bloquant de fait leur capacité d’investissement.»

«Comment demander aux Français qui, malgré leur inquiétude, se sont déplacés pour venir voter le 15 mars, de refaire un premier tour pour les communes concernées? Comment le justifier auprès des milliers de bénévoles et personnels ayant participé à la tenue du scrutin? Comment les Français accepteraient-ils des dépenses nouvelles engendrées par de nouvelles élections, alors que ce financement serait bien plus utile pour compléter la prime dédiée aux personnels soignants? Sans parler de la perte de temps et d’énergie requise par une nouvelle campagne électorale, alors que la situation de notre pays exige une mobilisation totale. Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l’avenir de la France et organisons le deuxième tour des élections municipales, dès le mois de juin.»

(08h54) SEB: des vélos électriques haut de gamme en France

Le géant français du petit électroménager SEB va fabriquer, en France, à partir de l’été, un vélo électrique haut de gamme conçu par la nouvelle start-up de l’investisseur Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic, ont annoncé les deux entreprises. Lancé juste avant les grèves de fin d’année dans les transports en France, le projet de vélo urbain connecté Angell, qui entend proposer de nouveaux standards de sécurité, grâce à des logiciels innovants, «a rencontré un succès très supérieur aux attentes alors qu’il n’est encore qu’au stade de prototype», selon Marc Simoncini.

La pandémie de Covid-19, qui pousse de nombreux urbains à délaisser les transports en commun pour privilégier notamment le vélo, a provoqué une flambée de la demande et rendu nécessaire un partenariat. «C’est un projet digital. Mais à un moment donné, il faut bien le fabriquer. On s’est retrouvé face à un mur industriel», a expliqué le co-fondateur d’Angell. «On va vendre beaucoup plus de vélos que ce qu’on avait prévu», a-t-il affirmé, tablant désormais sur 10.000 unités, la première année, contre un objectif initial de 1.500, et environ 60.000 sur les trois premières années. «Depuis le confinement, on a multiplié nos volumes de commandes par trois!»

Le vélo, vendu près de 2.700 euros, revendique les deux tiers de sa valeur faite en France, dont la partie logiciels. Il sera assemblé dans l’usine SEB d’Is-sur-Tille (Côte-d’Or), à environ 25 km au nord de Dijon. L’objectif est de pouvoir livrer, en une dizaine de jours, à partir de septembre. Le projet pourrait représenter, dans une première phase une cinquantaine d’emplois pour la production et une quinzaine de personnes pour la partie logiciels, sans compter la sous-traitance.

Dans un marché largement dominé par les fabricants asiatiques, «cela nous paraissait intéressant de pouvoir contribuer à garder et développer un savoir-faire industriel en France», a déclaré Thierry de La Tour d’Artaise, PDG du groupe SEB qui compte une trentaine d’autres marques d’électroménager (dont Tefal, Rowenta, Moulinex, Krups) et onze usines dans l’Hexagone. Ce partenariat se traduira, aussi, par une prise de participation minoritaire de SEB dans Angell qui se chiffrera «en millions d’euros», a indiqué le PDG du groupe SEB. «C’est un projet qui est porteur d’avenir et de sens», a-t-il estimé, évoquant «un changement de vie des consommateurs dans leur mode de locomotion».

(08h31) Airbnb: «c’est un traumatisme pour l’entreprise»

La société Airbnb a vu son activité dégringoler, du jour au lendemain, à partir de la mi-mars et la mise en place du confinement en France: Victime collatérale de la crise sanitaire du Coronavirus, Airbnb a annoncé, le 5 mai, un plan massif de licenciement qui se traduira par la suppression d’un quart de ses effectifs dans le monde, soit 1.900 salariés. Interrogé dans Le Parisien, ce dimanche, le directeur général de l’entreprise, en France, Emmanuel Marill, s’explique:

«Ce plan touche différemment les 24 pays du monde dans lesquels Airbnb a des équipes et il est trop tôt pour savoir quel sera l’ampleur de son impact en France. C’est un traumatisme pour l’entreprise, mais il fallait répondre à une crise inédite dans l’histoire de notre entreprise et du tourisme en général. Les seules nuits réservées ont été les 50.000 de l’opération Appart’Solidaire, qui a permis de loger 3.000 soignants près de leur hôpital, et quelques nuitées de longs séjours pour des ouvriers agricoles ou des personnes qui avaient besoin de se déplacer pour leur travail.»

«Pour tenter de retrouver la confiance de nos clients, nous avons mis en place un protocole sanitaire mondial. En France, nous avons signé un partenariat avec la société spécialisée Ekoklean, qui permettra aux hébergeurs d’acheter les produits nécessaires, à prix avantageux, et d’avoir accès à des équipes de nettoyage formées. D’autres pistes sont à l’étude, comme mettre en place une durée de latence entre deux réservations ou attribuer un label. Nous constatons, depuis trois semaines, une forte hausse de la consultation du site pour la période du 15 juillet au 30 août. Ils ne réservent pas, mais attendent le bon alignement: autorisation-transports-plage-restaurants.»

Le leader de la location de logements, entre particuliers, présent dans 28.000 communes de l’Hexagone, espère ainsi compter sur les réservations de dernière minute pour essayer de se relancer.

(08h09) Coronavirus: les factures augmentent dans les garages

C’est une autre conséquence de la crise du Covid-19. Les garagistes qui devront multiplier les mesures sanitaires pour accueillir les clients en toute sécurité. Au programme, des temps d’attente plus élevés, des kits de protection, une désinfection totale du véhicule… Les professionnels, qui ont pu rester ouverts pendant le confinement, ont déjà eu le temps de se rôder au cours des dernières semaines. Les nouveaux éléments mis en place pour la sécurité des clients pourraient être amenés à se matérialiser sur la facture à travers une hausse des prix, explique Les Echos.

Des premières augmentations ont déjà été repérées dans certains garages. Le journal économique donne ainsi l’exemple de Pascal Brethomé, un garagiste indépendant dans les Pays de la Loire. Son processus d’accueil des clients est parfaitement huilé. Ils sont reçus, un par un, après avoir pris rendez-vous par téléphone. Un mail leur donne aussi toutes les consignes pour préparer leur véhicule. Quand ils se présentent, interdiction de rentrer dans l’atelier et leur clé est immédiatement désinfectée. Au total, celui qui est aussi vice-président du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) estime que «ça prend 10-15 minutes en plus pour réceptionner un véhicule». Un système qui se répète, avec des variations dans d’autres garages. Ainsi, chez Euromaster, les clients doivent ouvrir toutes les fenêtres et arrêter la ventilation et la climatisation. Les employés commencent eux par désinfecter les surfaces à risques dans l’habitacle.

Si le processus est plus long, il requiert aussi de nouveaux équipements comme les masques. Certains garages envisagent donc de répercuter ce coût sur les clients. Selon Marc Frustié, directeur général France de la filiale de Michelin, cela pourrait passer par «une ligne supplémentaire en pied de facture, dont le montant serait probablement aux alentours de 3 euros». Une augmentation du tarif horaire constitue une autre solution possible. Chez Point S, les franchisés se sont vus proposer des équipements de protection, dès avril, par le siège. Libre à eux de décider ensuite comme ils souhaitent répercuter ces coûts. Reste à voir comment les clients réagiront.


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