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Comme en 1940, le plus grand danger qui nous guette, c‘est le défaitisme ambiant

Entreprendre - Comme en 1940, le plus grand danger qui nous guette, c‘est le défaitisme ambiant


Le défaitisme est-il érigé par nos médias en modèle à suivre ? On pourrait le croire, même si c’est inconscient.  Observez les débats, pas un commentateur qui ne se croit obligé d‘en rajouter sur la vague de licenciements et de faillites à venir.  Ce n‘est pas avec ce type de discours qu‘on va gagner la guerre. Il y a pourtant plein de bonnes nouvelles comme la forte reprise de la consommation dans certains magasins sans parler de l‘embellie de la bourse, peut être prémonitoire…
Tel qu’il est présenté, ce climat général guère encourageant est à rapprocher des images sur la débâcle de 1940 dont nous abreuvent comme un fait exprès les chaînes de télé actuellement.  Dans un documentaire sur Histoire TV faisant intervenir Stéphane Hessel, l’auteur du best seller « Indignez vous » rappelait que jeune soldat, il n‘avait qu‘une idée en tête : pouvoir en découdre avec l‘envahisseur nazi tout en déplorant que : « nos chefs ne répondaient pas, la plupart du temps, ils nous disaient de reculer, on ne savait pas quelle était la voie à suivre. ».

Autre épisode : on se souvient que lors de la bataille de Montcornet (Aisne), célébrée cette année par le président de la République, c‘est en reprenant l‘initiative et en repartant à l‘assaut que le jeune de Gaulle commença à se tailler une réputation.  Un premier fait d‘armes rompant avec l‘attentisme de l‘Etat major militaire d‘alors , même si ces exploits furent atténués par de nombreux problèmes d‘intendance : ravitaillement en essence, mauvaises liaisons radio, etc…

Le Professeur Raoult interrogé hier soir sur BFMtv ne disait pas autre chose à Ruth Elkrief même si le sujet n‘a rien à voir.  À savoir que l’on aurait du tester en masse dès le départ comme il l‘a fait à Marseille, avec l‘aide au passage de laboratoires vétérinaires privés (lyonnais) que les ARIST ont tout fait pour écarter.
Et quand on lui rétorque qu’on ne disposait pas de ces tests justement, Raoult répond : « Pour pouvoir agir, il fallait se fixer l‘objectif afin de pouvoir le faire appliquer quitte à le faire appliquer par le ministère de la Défense, et quitte à réquisitionner les entreprises.  L‘intendance suivra comme disait le général de Gaulle.»
Au lieu de développer ce sujet fondamental, Ruth Elkrief, ne souhaitant pas s‘embarquer sur une explication brûlante, préféra embrayer sur un angle médiatique et plus anecdotique.
L’intendance qui ne suit pas reste un de nos principaux maux ! On l’a vu spectaculairement à la faveur de cette crise sanitaire, mais chacun peut le mesurer à son niveau, dans bien des actes majeurs ou accessoires de sa vie quotidienne.  Le fait que La Poste, ce n’est qu’un exemple, ait été l‘ un des premiers services publics à décrocher et à ne pas assumer sa mission au début du confinement, aurait pu nous alerter.  Savez-vous, autre symptôme, que les trésoreries générales restent encore 20 jours après le déconfinement toujours fermées, (remarquez que personne ne s’en plaindra). Pays roi de la théorie et des disciplines académiques, l‘hexagone du cartésianisme, des grands ingénieurs et de la recherche fondamentale ne prend pas assez en compte les acteurs de terrain et les problèmes concrets.  C‘est là que cela pêche.  Et la gangue administrative, l‘accumulation de normes, de règlements et l’enchevêtrement de structures administratives n‘est pas propre à nous faire nous rapprocher des réalités concrètes.
L‘avenir du pays passe pourtant par notre capacité à répondre à des problèmes concrets, plus qu’en suivant des dogmes politiques ou des grands discours .
Ce qui marche dans notre pays, ce sont les initiatives locales, les municipalités et les acteurs de terrain.
Notre confrère Capital a raison de rappeler les exemples de l‘Arbre Vert à Cavaillon (Vaucluse), fabricant de nettoyants écologiques, des 2 Marmottes, outsider alpin de la tisane naturelle, de Natais, leader européen du pop-corn dans le Gers, de Dodo, le roi de la couette mosellan, ou de Pixii, le premier appareil photo fabriqué dans l‘hexagone (à Besançon) depuis 50 ans (avec un écran transmettant les photos à un smartphone

Ceux-la sont l‘avenir de la France et de son économie. Et ils n‘ont rien à voir avec ce que l‘on nous assène à longueur de médias, Entreprendre, Les Échos ou Capital exceptés !

Robert Lafont


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