En ce premier jour de Festival, une chose est sûre : il y a visiblement moins de participants, pandémie oblige. Lors de la première projection du mardi soir avec le film de Léos Carax, » Annette « , présenté en ouverture, cela se ressentait particulièrement dans la salle du Théâtre Debussy, l’autre grand lieu des projections avec le Grand Theatre Lumière. Ce long métrage a d’ailleurs suscité le débat, certains criant au chef d’œuvre, d’autre à l’ennui médiocre.
En ce qui nous concerne, « Annette » possède une réelle originalité tant dans son scénario que dans sa mise en scène, qui se rapproche d’ailleurs plus d’un opéra tragique que d’une comédie musicale, comme ce film avait été annoncé. Mais l’ensemble est trop inégal, voire inabouti, pour atteindre son but. Hormis les fans de Carax, il semblerait peu probable que le grand public soit sensible à cette œuvre en salles depuis le 6 juillet. Et preuve des grands chambardements dans le monde du cinéma, « Annette » n’a pu être produit qu’après 5 ans de difficultés et grâce à l’apport d’Amazon Studios, la filiale cinématographique du géant du e-commerce. Thank you Jeff Bezos !
En ce qui concerne la cérémonie d’ouverture, elle connut un moment de grâce avec la Palme d’honneur remise à la lumineuse et remarquable Jodie Foster qui se distingua par son discours sobre, juste et attachant, le tout dans un impeccable français. Quant à la maîtresse de cérémonie Doria Tillier, elle n’était pas à la hauteur du rôle qu’on lui avait confié.
Un habit beaucoup trop grand pour elle. Deux autres films projetés avant ce soir nous ont emballés en ce 7 juillet : « Robuste » avec un magnifique duo Gérard Depardieu et Déborah Lukumuena à la Semaine de la Critique et « Machbarot », le très bel hommage hors compétition (mais un peu trop long) rendu par Shlomi Elkabetz à sa sœur l’actrice et réalisatrice israélienne Ronit Elkabetz, disparue en 2016 à 51 ans.
À demain…en direct de La Croisette !
René Chiche