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Au restaurant Ledoyen, avec les belles surprises du whisky français : Alfred Giraud, Martin Bouygues, le Pdg de Veepee…

Entreprendre - Au restaurant Ledoyen, avec les belles surprises du whisky français : Alfred Giraud, Martin Bouygues, le Pdg de Veepee…

Il y a les entrepreneurs opportunistes, aptes à saisir les occasions. Et il y a les passionnés, hommes de métier, orfèvres en leurs domaines de prédilection. À 53 ans, Philippe Giraud n’est pas là par hasard. S’il s’est lancé dans la fabrication du whisky français premium, ce n’est pas fortuit.

Au prestigieux restaurant Ledoyen à Paris, le fondateur de la maison Alfred Giraud (du nom de son arrière-grand-père), ESC Bordeaux, passe de longues minutes à égrener minutieusement le parcours de ses aïeux qui génération après génération ont travaillé dans la prestigieuse maison de cognac Rémy Cointreau. Et on sent comme un malin plaisir chez ce natif de la région de Cognac à venir aujourd’hui nous expliquer les ressorts de son ambition pour le whisky tricolore.

Pour lui : « Notre pays dispose de tous les atouts pour devenir la grande nation du whisky aux côtés de l’Ecosse ou du Japon. Expertise en distillation ou en assemblage, disposant des meilleurs fûts et grand producteur d’orge ; l’opportunité semble immense. Nous avons fait des ventes en Asie, les acheteurs sont formels pour le succès d’une grande maison de whisky premium française. D’ailleurs, les grands groupes de spiritueux s’y intéressent tous. »

La maison Alfred Giraud, qui vient de confier sa distribution à Campari (qui vient de reprendre Picon), pourrait être ce fer de lance idéal tant la qualité de fabrication semble au rendez-vous. C’est indispensable pour sortir du lot. Le phénomène est réel : en moins de 5 ans, on dénombre pas moins de 100 nouvelles distilleries de whisky dans notre pays (le breton Warenghem, le corse P&M, le lorrain Origine ou le leader Bellevoye).

Remy Cointreau a investi sur le Domaine des Hautes Glaces dans les Alpes. Rien qu’à Cognac, cinq maisons se sont déjà mises aussi au French Pure Malt. Après le succès des vodkas « made in France », comme Greygoose, cela fait un beau complément de revenus pour les producteurs charentais déjà à la fête avec l’essor des ventes de Cognac de par le monde.

Philippe Giraud est un véritable entrepreneur (voir son interview sur EntreprendreTV). En moins d’une décennie, il a bâti en Amérique du Sud, aux Caraïbes, à Saint-Barthélémy ou au Mexique un véritable petit empire de la distribution (spiritueux, Champagne Laurent Perrier, parfums, L’Oréal, Sisley et maisons de luxe…). Il dispose aussi d’un réseau de boutiques de luxe pour son groupe de 65 millions d’euros de chiffre d’affaires. On peut donc lui faire confiance.

Alfred Giraud commence à devenir une référence dans les grands établissements hôteliers. À la fin du repas, Martin Bouygues, qui déjeunait en terrasse avec ses trois enfants, nous salue en voyant les bouteilles : « Oui, c’est bien, j’ai moi-même investi dans Les Bienheureux à Bordeaux aux côtés d’Alexandre Sirech et de Jean Moueix. »

Martin Bouygues : « Oui, c’est bien, j’ai moi-même investi dans Les Bienheureux à Bordeaux aux côtés d’Alexandre Sirech et de Jean Moueix. »

En se tournant vers moi, il se souvient du jour où nous l’avions interviewé en une d’Entreprendre : « Ah oui, je me souviens, mais j’étais si jeune… » Il n’a pas changé, dégageant une sorte de bienveillance bonhomme pas si fréquente chez les patrons du CAC 40. À ce propos, anecdote. A un moment, Patrick Kron, l’ancien patron d’Alstom, celui qui avait vendu à GE, passe à côté de nous, mais il n’a visiblement pas trop envie de parler. Pourtant, les deux hommes se connaissent parfaitement, puisque Bouygues était devenu actionnaire de référence d’Alstom à la demande de Nicolas Sarkozy.

Une chose est sûre, l’entente familiale chez les Bouygues semble au beau fixe. Un peu plus loin, le patron de Veepee, Jacques-Antoine Granjon déjeune en bonne compagnie. On trouve de tout chez Ledoyen, même des jeunes… Mais nous n’avons pas croisé le grand chef vedette Yannick Alleno, triplement étoilé, au grand désespoir de notre ami, le communicant Alexandre Lazareff, qui me dit avoir investi dans le vignoble de Pommard. Personne n’est parfait.

Robert Lafont


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