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Antoine Bordier publie son premier roman : Arthur, le petit prince d’Arménie

La plume fait partie de la vie d'Antoine Bordier depuis sa plus tendre enfance. Cahiers, essais philosophiques, poèmes, et premiers pas journalistiques avant l’âge de 18 ans, le dirigent tout droit vers une carrière littéraire.

Entreprendre - Antoine Bordier publie son premier roman : Arthur, le petit prince d’Arménie

La plume fait partie de la vie d’Antoine Bordier depuis sa plus tendre enfance. Cahiers, essais philosophiques, poèmes, et premiers pas journalistiques avant l’âge de 18 ans, le dirigent tout droit vers une carrière littéraire. Il décide, cependant, de mettre son précieux talent sous le boisseau, et passe, pendant près de 30 ans, des lettres aux chiffres en entrant dans le monde de l’entreprise et de la finance. Il a occupé les fonctions d’auditeur et de dirigeant. Il s’est lancé, ensuite, dans l’entrepreneuriat, et a créé son cabinet de conseil et de communication avant de retrouver la plume. Interview d’un auteur atypique et passionnant.

Robert Lafont : Antoine Bordier, comment allez-vous, alors que nous sommes à quelques jours de la naissance de votre premier bébé littéraire ? Etes-vous stressé ?

Antoine Bordier : Je vais bien merci. Non, je ne suis pas stressé. Je suis, plutôt, impatient de voir Arthur, le petit prince d’Arménie, en chair et en os. Ou plutôt en papier ! A l’échographie de mon éditeur, SIGEST, et au regard de ma plume, je sais à 99 % à quoi il va ressembler. Les premières contractions ont eu lieu en Arménie, en septembre 2021, quand j’ai terminé mon manuscrit. Puis, d’autres sont venues chez l’éditeur. Il a fallu que je reprenne la plume ! Avant d’envoyer la version finale chez l’imprimeur, les travaux sur l’illustration de la couverture ont duré quelques semaines, cet été. Elle a été réalisée par Cécile Cadiou, une artiste bourrée de talents.

A dire vrai, ce livre est l’aboutissement d’un long cheminement. Je ne peux pas dire, exactement, combien de temps j’ai mis pour l’écrire, au jours près, car il s’est fait en plusieurs étapes. Pour être précis, j’ai commencé à l’écrire le 19 mars 2021 pour le finir le 29 septembre de la même année. Et, puis, à la demande de mon éditeur, je l’ai retravaillé. Tout mis à bout, il se trouve que cela correspond à plus ou moins 9 mois de gestation ! C’est drôle, non ? Cette belle aventure littéraire a commencé il y aura deux ans, à partir d’un pari…

Robert Lafont : A partir d’un pari ? Dites-nous-en un peu plus. Vous nous mettez l’eau à la bouche.

Antoine Bordier : Oui, c’était en décembre 2020. Un soir, je dînais chez un ami, qui est lui-même auteur (il a écrit une dizaine de livres). Il me dit : “ Antoine, je pars en Arménie pour la première fois. J’organise une mission humanitaire. Tu viens avec moi ? ” Spontanément, même si, à l’époque, je ne connaissais pas grand-chose de l’Arménie, je lui ai répondu : “ Oui, pourquoi pas ! On se retrouve là-bas. Moi, je vais organiser une mission économique.” Je relevais le défi de l’aventure, avec mes propres armes.

Ce qui est drôle, c’est que deux ans auparavant, à l’été 2018, j’avais commencé à reprendre la plume journalistique. Mon cabinet de conseil commençait à décoller, et je voulais rajouter la communication à notre activité. C’est alors que l’alignement des planètes a eu lieu. A la suite de vacances familiales en Italie, et d’un passage dans la superbe villa de la famille de Pier Giorgio Frassati, propriétaire du célèbre média La Stampa (NDLR : l’équivalent du Monde en Italie), j’ai eu envie d’écrire un article sur la vie de Pier Giorgio Frassati. Il faut savoir qu’il est mort dans la fleur de l’âge, à 24 ans, le 4 juillet 1925, et, qu’il était un personnage incroyable…Un mélange entre l’abbé Pierre et l’alpiniste chevronné Mike Horn. Un amoureux des cimes.

Robert Lafont : Est-ce qu’Arthur, le héros de votre livre, lui ressemble ?

Antoine Bordier : Je ne me suis pas posé la question. Mais, sur certains côtés, oui. Car Pier Giorgio Frassati était un amoureux de la vie. Il s’occupait beaucoup des pauvres. D’ailleurs, il est mort en contractant la poliomyélite auprès de l’un d’entre-eux. Arthur, lui, est plus jeune. 4 ans les séparent. C’est leur seul point commun. Car Arthur, à la suite de la mort accidentelle de ses parents, a cessé de pratiquer sa foi. Alors que Pier Giorgio Frassati a été béatifié par le pape Jean-Paul II en 1990. Arthur est un personnage imaginaire.

Robert Lafont : Revenons à vous. Avant de parler davantage de votre livre, présentez-vous : qui êtes-vous exactement ? Car avant de préparer cette interview j’ai lu votre biographie, et j’ai l’impression que vous avez eu plusieurs vies. C’est vrai ?

Antoine Bordier : Cette question est difficile. Je suis un mystère pour moi-même (NDLR : dit-il en riant). Non, plus sérieusement, je vais essayer de vous répondre de façon globale. Commençons par mon enfance. Je suis le 5è d’une fratrie de 6 enfants. J’appartiens à une famille de militaires et de banquiers depuis plusieurs générations. J’aurais, d’ailleurs, dû être moi-même militaire. Mon père était un pilote chevronné. Et, ma mère s’occupait de toute la famille. Elle travaillait à la maison. J’ai vécu une partie de mon enfance en Afrique. Puis, nous sommes rentrés en France. Nous avons vécu à Tours, où j’ai fait toute ma scolarité au collège et au lycée. C’est, là, où j’ai commencé à écrire. La passion du journalisme m’a pris vers l’âge de 15 ans. Avant, j’étais tombé amoureux de la Bible, du livre d’Hector Malot, Sans Famille, du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Sans oublier les aventures de Tintin ! Et, plus tard celles de Joseph Kessel.

Robert Lafont : Dans votre biographie que met à disposition votre éditeur, il est mentionné que vous avez lu plusieurs fois la Bible. C’est incroyable, non ? Vous vouliez devenir prêtre ?

Antoine Bordier : Ahahah, vous êtes bien informé, je vois. Bon, c’est vrai, j’appartiens à une famille très catholique. Parfois trop ! Et, puis, c’est vrai, j’ai pensé à devenir prêtre et moine. Mais, ce n’était pas ma vocation. La Bible est, certainement, le livre-marqueur de ma vie. Elle m’inspire. D’ailleurs dans Arthur, le petit prince d’Arménie, il y a quelques allégories bibliques, qui sont à lire au second et au troisième degré. Ce sont presque des paraboles. Véronique Lévy, la sœur de BHL, qui a écrit le « coup de cœur » du livre a bien compris cela.

Robert Lafont : Si je suis bien renseigné, également, entre l’âge de 15 ans et l’âge de 21 ans vous vous adonnez à vos études, au lycée et à la faculté, et, en même temps vous êtes correspondant de presse, pigiste, publi-reporter. Racontez-nous.

Antoine Bordier : Oui, c’est ça : entre les années 85 et les années 91 et 92, je découvre la beauté du journalisme. Je continue à écrire mes cahiers intimes et je commence mon journalisme auprès du Courrier Français, de La Nouvelle République, et des revues chrétiennes. Je travaille même pour Havas et je deviens publi-reporter. Je gagne 10 fois mieux ma vie en faisant de la publicité qu’en traitant l’actualité journalistique. Mais la publicité n’est pas ma voie. Je m’en éloigne.

Robert Lafont : Pour quelles raisons ?

Antoine Bordier : Pour des raisons éthiques. Je préfère traiter des sujets de reportage. Je préfère rechercher la vérité. Je fais du journalisme immersif. Je suis très idéaliste à l’époque. Par exemple, à l’âge de 20 ans, j’obtiens l’autorisation du Courrier Français et de La Nouvelle République de partir en reportage en Pologne, derrière le Rideau de Fer. Nous sommes en 1989, juste avant la chute du mur de Berlin. Je m’y rendrai plusieurs fois. Et, à la fin de cette année, j’irai même en Roumanie, en clandestinité, lors du coup d’Etat révolutionnaire contre Ceausescu. J’ai été arrêté à la frontière et refoulé. Quelle histoire ! Vous souvenez vous de cette période ?

Robert Lafont : Oui, à l’époque les médias ont parlé de Révolution. Mais c’était un coup d’Etat. C’était en décembre 1989…Après cela, vous bifurquez vers l’entreprise ?

Antoine Bordier : Oui, j’ai l’habitude de dire que je suis passé de l’information quotidienne et journalistique, à l’information financière et comptable. Je ne vivais pas de mon journalisme. Et, je ne voulais pas faire de la pub. Vous le savez mieux que moi, un journaliste sur deux est en fait un pigiste. Ils sont peu nombreux ceux qui arrivent à en vivre. Je me suis, donc, orienté vers l’entreprise et j’ai repris des études en école de commerce, à l’EDC, à Paris. Et, puis, je suis rentré dans le monde de l’entreprise. Je me suis marié avec Marie-Laure et nous avons eu 5 enfants.

Robert Lafont : Votre parcours professionnel est assez atypique. Il vous a éloigné de la littérature, pendant une trentaine d’années. Et, puis, la plume est revenue à vous en 2018, alors que vous étiez en plein développement de votre cabinet de conseil. Et, là vous sortez votre premier livre. C’est étrange, non ?

Antoine Bordier : Je dirais : c’est mystérieux. Vous savez : rares sont ceux qui vivent vraiment de leur plume, de leur passion, de leur art. Cette année, j’ai essayé d’échanger un peu avec des auteurs de best-sellers comme Marc Levy et Guillaume Musso, pour comprendre. Marc Levy est intéressant parce qu’il a eu une autre vie avant de devenir un auteur à succès. Il était architecte. Guillaume Musso, lui, était prof. Pour en revenir à mon parcours atypique professionnel dans l’entreprise, je pense qu’il a nourri, indirectement, ma plume.

En tant qu’auditeur, directeur administratif et financier et dirigeant, j’ai toujours été assez bon pour rédiger les rapports (rires)…En 2018, quand je repasse le rubicond de la communication, en rajoutant cette activité à mon cabinet de conseil, je trouve que le conseil, la communication, le journalisme, la littérature et la plume – c’est-à-dire le travail de l’auteur, de l’écriture – sont très liés, finalement. Regardez les frères Kessel, Joseph et Georges. Ils ont réussi à mettre brillamment en musique leurs talents journalistiques avec leurs arts littéraires. Un moment, ils ont même créé leur propre journal. Mais, c’est très rare. Aujourd’hui, où sont les grands-reporters qui sont, également, de grands auteurs, de grands entrepreneurs ? Je suis étranger à ce monde-là, également. Le mien est bien plus petit, comme l’Arménie.

Robert Lafont : Venons-en, donc, à votre plume. Comment vous est venue l’idée d’écrire Arthur, le petit prince d’Arménie ?

Antoine Bordier : Comme j’ai commencé à vous le dire, c’est l’histoire d’un pari qui se transforme en mission économique, et en livre, finalement. Mais, au préalable, il y a un autre évènement important qui précède l’écriture de ce livre, et, qui en serait la genèse : le 5 octobre 2018, pour le compte de la revue France Catholique (NDLR : Vincent Bolloré rachète cet hebdomadaire quelques jours après, le 9 octobre), je couvre les obsèques nationales de Charles Aznavour, aux Invalides. Le lendemain, je rencontre une partie de la diaspora Arménienne à Paris, lors des obsèques religieuses privées. Je suis invité, dans la foulée, au 17è Sommet International de la Francophonie qui a lieu en Arménie, à Erevan (NDLR : la capitale). J’hésite à m’y rendre. Et, finalement, une mission de conseil en management de transition et en finance, pour le compte de la direction générale d’une ETI (NDLR : entreprise de taille intermédiaire, qui a plus de 250 salariés) dans le secteur de la formation professionnelle, me retient en France. Vous connaissez la suite…Je m’y rendrai, trois ans après, en 2021.

Robert Lafont : Oui, mais ce n’était pas un simple voyage d’agrément, si j’ai bien compris. Et, puis, c’est la première fois que vous vous y rendiez. L’Arménie n’est pas la porte d’à-côté. Près de 4 500 km séparent Paris de Erevan. Est-ce suffisant un pari pour aller si loin ? En plus, vous n’aviez aucun lien là-bas. N’est-ce pas ?

Antoine Bordier : Oui, vous avez raison. Le pari était risqué. En fait, ce qui s’est passé, c’est qu’avec mon cabinet, ABBA Conseil, nous avons organisé une mission économique de représentation d’entreprises en Arménie. La mayonnaise a pris et je suis, donc, parti. De plus, j’ai été l’envoyé spécial de la revue économique Challenges. Puis, j’ai décidé d’écrire ce livre, car j’ai été très marqué par le fait que ce petit pays, que j’appelle confetti, sortait d’une guerre de 44 jours contre l’Azerbaïdjan – qu’elle a perdue. L’Artsakh est l’enjeu de cette guerre. Cette république auto-proclamée de la région du Haut-Karabakh se situe en Azerbaïdjan. Ce sont des terres arméniennes ancestrales spoliées par Staline, qu’il a confiées en 1921 à l’Azerbaïdjan. Imaginez une terre chrétienne de moins de 3 millions d’habitants (NDLR : l’Arménie et l’Artsakh ensemble), entourée de belligérants 30 fois plus nombreux (Azerbaïdjan et Turquie). C’est une situation à haut-risque géopolitique, ethnique et religieuse. Et, d’ailleurs, le danger de voir disparaître la civilisation arménienne de ses propres terres est, toujours, d’actualité. Mais, auparavant, l’Arménie a vécu le pire avec le génocide. Avant la Shoah, il y a le génocide proféré par le gouvernement ottoman de 1915 contre les Arméniens. Plus d’1,5 millions sont morts dans des conditions abominables. Comment une telle barbarie a-t-elle pu être imaginée et opérée ? Imaginez la suite, avec Hitler qui dit à ses généraux en 1939, pour justifier ce qu’il va faire avec les Juifs : « Qui se souvient des Arméniens ? ». Quelle abomination ! Souvenons-nous de ce que disait Jean Jaurès, bien avant le génocide : « Il faut sauver les Arméniens ». C’était en 1895…

Robert Lafont : Oui, quelle abomination, surtout face au silence, actuelle, de la Communauté Internationale. L’histoire funeste semble se répéter… Votre livre, c’est quoi finalement : une biographie, un conte, une quête journalistique, un roman, un ovni littéraire ? Vous lancez un SOS ?

Antoine Bordier : J’aime bien l’idée du SOS et de l’ovni. C’est, en fait, un triptyque littéraire. Il faut le voir comme un tableau, une peinture ou une fresque. Le premier tableau est un tableau journalistique plus ou moins romancé qui dépeint les aventures journalistiques du jeune héros, Arthur de La Madrière. Le deuxième tableau est un tableau allégorique, dans lequel Arthur rencontre Noé et Abraham. Enfin, le dernier tableau est un tableau fantastique qui immerge Arthur dans un monde parallèle.

Robert Lafont : Votre œuvre serait, donc, une alchimie entre l’œuvre de Kessel, celle d’Hergé et celle d’Antoine de Saint-Exupéry, avec Le Monde de Narnia, de C.S. Lewis, en plus ?

Antoine Bordier : Je n’irais pas jusque-là, mais, oui, en quelque sorte. Il y a du Kessel chez Arthur, du Tintin, et, vraiment, c’est un petit prince. Au départ, mon livre s’appelait : Arthur, au pays des merveilles. Je voulais faire référence à Alice et à son auteur, Lewis Carroll. Et, parce que je trouve, vraiment, que l’Arménie est un pays merveilleux. Pensez-vous : ce pays et ce peuple forment une véritable civilisation triplement millénaire, qui au temps de sa splendeur s’étendait entre la Méditerranée et la mer Caspienne. A force de persécutions, la première nation chrétienne (NDLR : en 301, son roi, Tiridate IV, se convertit et adopte le christianisme comme religion d’Etat) ne vit plus que sur 7 % de son territoire ancestral.

Robert Lafont : Il nous faut, déjà, conclure. Mais avant, c’est qui, en résumé, Arthur ?

Antoine Bordier : Arthur de La Madrière est un orphelin de 20 ans, qui vient de perdre ses parents dans un grave accident de voiture. Il est l’aîné d’une fratrie de 7 enfants. Il vit son premier grand reportage en Arménie, juste après la guerre des 44 jours. Boulimique d’aventures et de rencontres, il multiplie les reportages. Au cours de l’un d’eux, il développe des dons d’ubiquité et de bilocation. Lors de l’un de ses déplacements inédits, il rencontre des personnages illustres comme Noé et Abraham. Quelques temps après, il bascule dans un monde parallèle où il devient le héros invisible qui sauve des vies. Notamment, le 27 septembre 2020 à Stepanakert, la capitale de l’Artsakh, république auto-proclamée du Haut-Karabakh, que vient d’envahir les troupes de l’Azerbaïdjan.

Arthur va faire des reportages sur l’église, les jeunes, les femmes, la Francophonie, l’économie, les entrepreneurs, les start-ups, etc. Il va, également, vouloir traiter les sujets sur le génocide, la guerre, la politique et la géopolitique. Enfin, il termine son long séjour, qu’il reporte plusieurs fois, en faisant des rencontres merveilleuses, notamment, avec des personnalités locales, avec la diaspora, avec l’aigle Aroso et la reine Anahit. Cette dernière en fait son chevalier et son petit prince. Là, nous entrons dans le monde fantastique…qui pourrait ressembler à celui de Narnia.

Robert Lafont : Passionnant ! Est-ce qu’Arthur, ce n’est pas vous, finalement ? Est-ce qu’il vous ressemble ?

Antoine Bordier : Non, ce n’est pas moi. Je ne suis orphelin, heureusement ! Il me ressemble un peu. J’aimerais avoir ses dons, pour me déplacer et multiplier mes activités…(rires). J’aimerais voler comme lui !


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