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Affaire Sarkozy : une enquête qui pose question…

Entreprendre - Affaire Sarkozy : une enquête qui pose question…

Au-delà de la sévérité du jugement, les conditions de l’enquête posent question… Comme le rappelle maître Daniel Soulez Lariviere, il ne faut souhaiter à personne d’être traité comme l’est l’ancien président !

Plus que le jugement des magistrats qualifié de particulièrement sévère par la plupart des journalistes ayant assisté au procès, ce sont les conditions mêmes de l’enquête qui posent question. Condamner à la prison ferme un ancien président de la république en spéculant sur une hypothétique corruption alors qu’il n’y a ni preuve, ni de somme d’argent en jeu, reste pour le moins aventureux.

Au-delà de l’anomalie, plusieurs faits précis peuvent troubler la réflexion du citoyen justiciable lambda que nous sommes tous, et laisser perplexe vis à vis d’ institutions auxquelles chacun peut être un jour ou l’autre confronté.

Premier point, ce n’est pas le Parquet National Financier qui devait être chargé d’une telle affaire, puisqu’il n’y a pas eu ni pratiques frauduleuses ni échanges financiers. Un Parquet que François Hollande a créé en 2013, et qu’il qualifie d’indépendant, feignant d’oublier que c’est le Garde des Sceaux (désigné par lui, en l’occurrence Christiane Taubira à l’époque) qui nomme la totalité des 18 membres qui le constituent, après avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. Le lien avec le pouvoir est donc plus qu’établi !
Deuxième point, dans l’affaire Sarkozy, et Maître Daniel Soulez Larivière le rappelle bien dans le JDD, l’accusation n’a été rendue possible que parce que la justice avait saisi ses agendas dans une autre affaire, celle de l’affaire Bettencourt. Affaire, faut il le rappeler, où l’ancien président a obtenu total gain de cause après avoir été trainé dans la boue plusieurs années durant par de nombreux organes de presse (Le Monde, Libération, Mediapart…) et après avoir effectué plusieurs gardes à vue, d’autant plus dégradantes qu’effectuées en tant qu’ancien chef de l’Etat, sous l’œil incessant des caméras.

Qui plus est, et malgré le non lieu prononcé en sa faveur, à cette occasion, la Cour a refusé, contre toute logique, de lui restituer lesdits agendas. Ce qui a permis d’engager, dans la foulée, une autre procédure à l’encontre de l’ancien président suspecté, cette fois, d’être intervenu en faveur d’un magistrat souhaitant être nommé à Monaco. Pourquoi pas, cela alimente la chronique, et le fait qu’il n’y ait pas eu de preuve d’intervention avérée ne pose pas de problème à nos bonnes consciences morales, s’abritant derrière le fait qu’ en droit, l’intention avec début d’exécution peut suffire.

D’où la décision du tribunal, avec un arrêt pour le moins surprenant et qui pose question autant par sa sévérité que par les conditions rocambolesques par lesquelles l’enquête a pu être diligentée. Un de nos plus grands avocats, Maître Soûlez Lariviere a beau jeu de s’étonner : »que des responsables du PNF se mettent à saisir les fadettes – appels téléphoniques -d’une dizaine d’avocats, pour chercher en son sein une taupe au profit de Nicolas Sarkozy, est déjà osé, mais qu’un de ses membres accuse la magistrate qui le dirigeait – Eluane Houlette -d’être cette taupe laisse sans voix… ».

Acharnement judiciaire est sans doute un terme trop faible, sans rappeler le « Mur des cons « , faut-il rajouter qu’il est pour le moins singulier de voir ces mêmes responsables du PNF se réjouir de la condamnation de l’ancien Chef d’Etat, trahissant par la même le fait que ladite condamnation était sans doute la meilleure des planches de salut pour sauvegarder cette jeune juridiction, installée par François Hollande, et qui commence à poser problème. Certains demandent sa suppression d’Eric Ciotti à Nicolas Dupont-Aignan.

Tout cela laisse un goût amer vis à vis de l’institution judiciaire accusée de laxisme face aux troubles de l’insécurité au quotidien, et qui prend comme un malin plaisir à exercer son autorité vis-à-vis d’ hommes politiques, et de préférence de droite. « Le pouvoir sans contre-pouvoir rend fou ». La phrase de Saint Just tombe à point nommé. Comme le rappelle Bruno Retailleau « sur 1700 plaintes déposées depuis six ans contre les juges au Conseil supérieur de la magistrature, on a enregistré zéro sanction!“. Cela fait froid dans le dos. Plus que jamais, et comme Nicolas Sarkizy, évitez d’avoir affaire à la justice… Même et surtout si vous êtes honnête !

(voir interview sur EntreprendreTV)

Robert Lafont


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