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Taillardat, rachetée par un petit LVMH

Quelle belle ambition que celle de ce duo improbable ! D’un côté, Étienne Valat, 55 ans, spécialiste du retournement d’entreprise, qui a ramené rentabilité et croissance chez les PME, dont il a eu la charge (Envirosport, vente et installation d’équipements sportifs, 25 M€ de CA ; Figueras France, fauteuils pour espaces collectifs, 9 M€ ; Perstorp Flooring Inc, revêtement de sol stratifié, 40 M$…) sans en récolter les fruits.

De l’autre, Martin Pietri, 43 ans, responsable du CHEDE (Cycle des hautes études pour le développement économique) au ministère de l’Économie et des Finances, qui a pris goût à l’entrepreneuriat après un passage chez Linagora, leader du logiciel libre en France. Avec EMBLEM, tous deux veulent réveiller ces «belles endormies» qui, en fabriquant un produit exceptionnel reposant sur un savoir-faire unique, ne développent pas tout leur potentiel.

Leur objectif ? «Permettre à ces entreprises, en mettant l’accent sur la rationalisation des coûts, la mise en place d’un management plus professionnel et de politiques marketing et export mutualisées, de réaliser leur potentiel de croissance». Le duo va donc agréger 8 à 10 entreprises, déjà détentrices du label EPV ou qui peuvent y prétendre. Les fonds propres d’EMBLEM (3 à 5 M€ réunis auprès d’investisseurs privés, de sponsors industriels et de partenaires institutionnels) lui permettent une capacité d’investissement de 6 et 10 M€ avec les effets de levier. Taillardat (2,8 M€) est ainsi la première à entrer sous l’escarcelle d’EMBLEM.

Fondée en 1987 par Micheline Taillardat, labellisée EPV depuis 2011, la maison orléanaise de mobilier de style haut de gamme d’inspiration XVIIIème, produit ainsi 1.000 pièces par an destinées pour 75% à l’export.

«Notre maison regroupe des savoir-faire liés à 6 métiers différents. L’entreprise avait donc toute légitimité pour présenter sa candidature. Obtenir la labellisation est la reconnaissance officielle de nos métiers et savoir-faire», indique Micheline Taillardat. En sélectionnant des PME labellisées EPV, EMBLEM souhaite participer au rayonnement du «fabriqué France», préserver et développer ces savoirs-faire, mais aussi faciliter leur transmission en assurant la formation.

«Un enjeu de taille car parmi les entreprises du haut-artisanat et des métiers d’art, plus de 20% doivent faire l’objet d’une transmission et connaissent, de ce fait, une période de fragilité», indique Martin Pietri pour qui «les métiers d’art et les EPV, c’est la Silicon Valley de la France».

Le dynamique quadra ne nous indiquera ni le montant de ce rachat ni le nom des prochaines acquisitions, «un travail de longue haleine pour convaincre les dirigeants» mais certifie qu’EMBLEM souhaite s’inscrire dans la durée pour devenir «un petit LVMH de la décoration et de l’aménagement intérieur». Martin Pietri nous assure d’ailleurs un nouveau scoop pour début 2016. Rendez-vous est pris !


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