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Stéphane Verstichel : « Avec les codes 2D, un nouveau média nomade est né ! »

Stéphane Verstichel est le fondateur de Keykod SAS, start-up innovante à l’origine du Pixinkod, une expérience picto-cognitive unique pour les marques comme pour les consommateurs nomades d’aujourd’hui.

Entreprendre - Stéphane Verstichel : « Avec les codes 2D, un nouveau média nomade est né ! »

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Stéphane Verstichel est le fondateur de Keykod SAS, start-up innovante à l’origine du Pixinkod, une expérience picto-cognitive unique pour les marques comme pour les consommateurs nomades d’aujourd’hui.

Racontez-nous les grandes lignes de votre parcours de créateur…

Stéphane Verstichel :

En 2011, après 12 ans de commercialisation de produits pour des grands groupes internationaux, j’avais à ma disposition un ensemble de supports de ventes physiques (catalogues, plaquettes, revues, newsletter etc.) et numériques (site e-commerce, logiciels d’aide à la préconisation, stocks, etc.) ainsi que, sur mon ordinateur des éléments et contenus de ventes, en constante évolution.

Certaines plaquettes de la gamme étaient imprimées depuis des mois, voire plus. J’avais à disposition des vidéos ou des présentations plus récentes dont je ne pouvais faire bénéficier les clients finaux sans que je sois physiquement sur place.

Nous gérions indépendamment des lignes de budgets différentes pour la communication digitale et le print. Il aurait été plus efficace pour un fabricant, d’avoir la possibilité de proposer aux clients directs et aux différents revendeurs, pour leurs propres clients, des supports de communication physiques et dématérialisés « augmentés » avec des contenus toujours disponibles, actualisés par le fabricant, pour accompagner le processus d’information ou de force de vente, en mutualisant les investissements offline et online et les ROI. C’est le point clé de la réflexion et de l’aventure.

 

Comment avez-vous démarré cette aventure ?

La première étape du projet a été de trouver des « Love Money » en faisant le tour de la famille, des amis et connaissances car l’idée ne suffit pas. Après, vient le travail, le travail technique. J’ai commencé les 6 premiers mois seul, sous forme auto-entrepreneuriale, six mois de veille technologique et de recherches sur les codes 2D. Ensuite, j’ai continué avec l’aide de 2 stagiaires pour une étude d’avant-projet de 3 mois.

La décision de poursuivre le projet a été validée par la mise en place d’une nouvelle équipe de 2 élèves ingénieurs informaticiens, pour la conception et la réalisation d’un écosystème de logiciels en ligne. Nous avons breveté le concept, déposé la marque Pixinkod qui est le nom du produit et du service, puis fondé la société Keykod en février 2013.

Avez-vous toujours souhaité créer votre entreprise et pourquoi ?

L’idée de créer une entreprise a toujours été présente dans mon esprit pour avoir  baigné depuis mon enfance dans un contexte de créativité et d’entreprenariat familial (père et grand-père à la tête de PME inustrielles).

Les nouvelles technologies et l’informatique sont également des domaines pour lesquels j’ai toujours entretenu un véritable intérêt depuis l’adolescence. La création, l’invention et l’innovation sont des domaines que j’affectionne. En recherche permanente d’idées, je venais de réfléchir à un nouveau concept. J’ai donc décidé de me lancer dans l’aventure entrepreneuriale avec une envie d’autonomie à un tournant de ma carrière en réponse à mes aspirations.

Comment vous est venue l’idée de Pixinkod ?

Au retour d’un déplacement professionnel, j’avais emporté un magazine sur lequel figurait un code à flasher et tenté l’expérience de le scanner, avec mon smartphone récent, en poche. L’utilisation m’a semblé intéressante, car l’outil permettait de lier de manière rapide la page du magazine à travers le smartphone, à une page internet dont j’ignorais même l’existence, en installant simplement une petite application gratuite.

L’intérêt, un transport de mon magazine vers du contenu pertinent en ligne, en moins d’une seconde, sans recherche et sans saisie, directement sur mon smartphone. A l’époque, plusieurs points étaient limitatifs, comme par exemple, le fait que sur 2 pages d’annonceurs différents du même magazine, les codes étaient ressemblants, en n’apportant aucune différenciation propre au thème de l’annonce et à la marque.

L’esthétique basique et similaire, les rend parfois difficilement discernables d’un code à usage industriel. En effet, qu’est ce qui ressemble plus à un code 2D qu’un autre code 2D ? Le pouvoir de personnalisation des codes 2D actuels, relaye le graphisme au second plan, il affecte et limite également les fonctionnalités techniques. A quoi sert un code à flasher s’il n’est pas flashable ?

J’ai noté aussi l’impossibilité pour l’utilisateur de s’orienter vers un contenu préférentiel, mis à disposition par l’annonceur, car à chaque code correspond une information et une seule et l’accès par exemple, à un site internet n’est pas pertinent pour tous les utilisateurs.

Pourtant, il y avait matière à instaurer une vraie dynamique ? Ce que vous avez fait.

Oui, tout à fait, ainsi qu’un vrai dialogue avec les communautés d’utilisateurs et de consommateurs, étant donné la richesse des contenus sur le net, comme les multiples réseaux sociaux, la vidéo en ligne (spots, tutoriels), la musique, les applications mobiles, les demandes de contacts, les enquêtes, sondages consommateurs, l’achat en ligne, le mobile to store, le DIY « do it yourself »,  etc. C’est ce que nous voulions changer.

Pixinkod est parti d’un constat : les marchés en fortes expansions sont des écosystèmes où il est nécessaire de bien faire cohabiter et intégrer, la publicité, le branding, le marketing, l’internet, l’internet mobile, les réseaux sociaux, la mobilité des consommateurs devenu « consom-acteurs » et plus encore. Nous sommes dans une ère que l’on peut qualifier de «Toujours et/ou Partout», les habitudes de consommation de l’internet et des consommateurs sont en pleine révolution grâce aux smartphones et aux tablettes. La communication des entreprises doit passer d’un système bidimensionnel « print/digital » à une expérience presque tridimensionnelle « print/mobile/digital».

C’est devenu un véritable enjeu stratégique majeur, pour les entreprises qui doivent être ou rester présentes sur l’ensemble des axes de communication digitale et physique.

Quels sont vos services et applications ?

Nous proposons un ensemble de services de marketing direct mobile à mettre en place soi-même, à travers une plateforme e-commerce et une application mobile gratuite complémentaire.

La plateforme en ligne met à disposition un ensemble d’outils simples, qui permettent de créer une expérience mobile destinée à être flashée, en 4 étapes. La première étape pour l’annonceur consiste à créer son compte sur le site. En étape 2, celui-ci invente ses « Pixinkods » personnalisés à façon, à partir de tous logos ou photos de son choix. En étape 3, il définit les liens de redirection vers des contenus destinés aux utilisateurs.

Le tout en temps réel. Pixinkod est un outil adaptatif et évolutif, dont les contenus sont modifiables à tout moment à partir de la plateforme, ce qui permet de créer de vraies dynamiques dans les campagnes de communication. La dernière étape consiste à télécharger votre Pixinkod personnalisé et à le diffuser sur l’ensemble des canaux physiques ou digitaux. Quant à l’utilisateur final intéressé par le visuel, en retour de scan, il reçoit  sur son smartphone un éventail de contenus proposé par l’annonceur.

La plateforme en ligne www.pixinkod.com comprend également un outil d’analyse pour l’annonceur qui restitue différents indicateurs d’utilisation des Pixinkods, afin d’en mesurer l’audience, l’impact et la portée en temps réel. Pixinkod propose différents bouquets de services adaptés du particulier au professionnel. Pixinkod c’est aussi une application gratuite mobile sans contact pour lire les Pixinkods, ainsi que la majorité des codes 2D et 1D du marché. Cette application est disponible sous iOS et Android sous le nom de « Pixinkod Barcode and QR Reader ».

Qu’est-ce qui différencie Pixinkod d’un QR code « classique » ?

Nous nous différencions sur les points suivants : Pixinkod n’est pas un simple code, mais une invitation picto-cognitive à une expérience utilisateur et la promesse unique de mettre l’identité visuelle au premier plan, car il intègre nativement des visuels sans limite de surface.

Cette contrainte est un point bloquant des autres technologies existantes sur le marché actuel. Pixinkod a été développé spécifiquement pour la communication visuelle et introduit ensuite des principes de connections de technologies de code 2D.  Nous sommes plus fiables que l’existant en cas de difficulté de prise de vue et plus robuste en cas de destruction partielle du support. Par ailleurs, Pixinkod permet de réaliser des codes 2D uniques sous forme de carré ou de rectangle particulièrement adapté au format photographique.

Pixinkod est un outil multi-lien flexible qui permet de changer ou corriger les pointeurs de contenus à la volée en temps réels, selon les besoin de l’annonceur, on peut ainsi à partir d’un seul Pixinkod et proposer plusieurs scenarii aux utilisateurs, en fonction du temps. En retour de scan Pixinkod permet aux utilisateurs finaux de choisir différents types de contenu définis par l’annonceur, selon les préférences (réseaux sociaux, vidéo, site, téléchargement, application mobile, carte de visite, itinéraires, documents en ligne, etc.). L’application mobile gratuite offre aux utilisateurs finaux, des fonctions avancées de partage propres à Pixinkod.

Quels sont vos objectifs de développement ?

S’agissant d’innovation, nous travaillons sur la notoriété de la plateforme en ligne et des applications mobiles pour faire connaître ce concept nouveau et invitons les utilisateurs à tester nos solutions en ligne. Nous avons doublé depuis l’année dernière la fréquence des utilisateurs du site particulièrement à l’international.

La création de compte est en constante augmentation depuis 1 an. Côté application mobile, nous avons des utilisateurs dans 56 pays. Nous concentrons actuellement nos efforts en vue d’une levée de fond pour accélérer notre présence. Notre volonté est de continuer à améliorer par nos outils et services l’expérience des utilisateurs, et développer plus de nouveautés.

Notre équipe composée actuellement de 3 personnes sera portée à plus de 15 personnes d’ici fin 2017, pour permettre de porter les dimensions à la fois technique, service, commerciale et marketing du projet.

Pensez-vous que la France soit un bon terrain pour les créateurs ?

Le numérique a fait éclore des entreprises mondialement connues aux Etats Unis depuis moins de 30 ans et se révèle une véritable opportunité de sortie de crise et de création d’emplois. Le terrain de jeu est global et les projets doivent être conçus dès le départ en intégrant une dimension internationale, ce qui est plus long et plus complexe, surtout pour des initiatives partant de zéro.

La France a pris conscience de l’enjeu considérable que représente ce secteur et commence à se doter de moyens importants pour créer des champions et combler son retard. Nous possédons un système éducatif de premier ordre, et la France poursuit la mise en place d’un écosystème pour favoriser la fiscalité et l’accompagnement des jeunes pousses.

Le terrain est donc de plus en plus favorable, il faut persister et signer dans cette voie pour étendre, fédérer  et engager l’ensemble des acteurs économiques. Car la France c’est aussi les entreprises, les investisseurs, les banques et l’ensemble du système, qui doit pivoter, se mobiliser et rester « focus » pour préparer l’avenir et favoriser l’éclosion des pépites de demain. Pensons global et orientons toutes les énergies sur les objectifs.

Si les Français et la France décident de devenir une nation du numérique, nous le serons.

Qu’est-ce qui freine la création d’entreprises en France ?

Deux des principaux freins sont le manque de prise de risques et la peur de l’échec, car ils sont ancrés dans la culture française. Je ne peux parler pour l’ensemble des entreprises, mais plutôt de mon expérience dans la conduite d’un projet d’innovation. Les idées nouvelles et les projets peuvent éclore depuis le salon d’un particulier, une start up peut déstabiliser un marché existant ou en créer un nouveau en quelques années.

C’est une entreprise de croissance, qui démarre par une initiative souvent personnelle, à vocation internationale, c’est une organisation temporaire en recherche d’un business model scalable, répétable et profitable. Cette petite cellule nécessite du temps, de l’attention et des fonds dans sa phase d’amorçage.

Dans le cas de l’innovation, évaluer une idée et son potentiel exige une grande prise de risque et représente un véritable pari sur l’avenir pour l’entrepreneur, et aussi pour les investisseurs. Le modèle industriel prédomine en France, et les éléments d’évaluations des projets, sont basés sur des critères qui demandent à évoluer, car ils ne sont pas pertinents et adaptés au domaine du numérique.

On vous parle d’investissements « matériels » ou de chiffre d’affaires instantané, alors que votre capital est de la matière grise et un futur potentiel, que génèrera votre idée nouvelle. On peut aussi parler de l’appréhension des investisseurs lorsqu’ils sont confrontés à des stratégies de croissance privilégiant l’expansion internationale à la rentabilité.

Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui veulent créer leur entreprise aujourd’hui ?

Une Entreprise est un projet de vie, un parcours complet, il faut être solide, tenace, endurant, être bien entouré et soutenu, établir une relation de confiance avec équipe et investisseurs.

Rester motivé quoi qu’il arrive et toujours garder la foi, aimer prendre des risques, se constituer un réseau, trouver son premier client, ne pas compter son temps. Etre en constante recherche de solutions, aimer l’ascenseur émotionnel qui fait passer du top au flop sur un laps de temps très court. Enfoncer des portes et bousculer des aprioris. Avoir une âme de chef de guerre ! (rires)

Quelle est votre ambition dans les 10 années à venir ?

Nous visons un chiffre d’affaires national et international de plusieurs millions d’euros à trois ans dans un premier temps, au travers d’un partenariat avec des agences de communication et de la vente directe de solution Pixinkod. Nous allons proposer des produits et des services répondants aux nouvelles exigences du marché sur trois points :

– Sur les outils mobiles et informatiques, en suivant les possibilités offertes par l’avancée de la technologie embarquée (puissance de calcul), réseau de télécommunication, infrastructure plus performante.

– Sur la facilité d’utilisation pour les clients et entreprises, soutenu par des outils de reconnaissance plus aboutis et plus complexes.

– L’entreprise prendra également part à des recherches et partenariats dans le domaine du papier intelligent, et à la lutte anti-contrefaçon avec des associations d’outils contenus dans les matrices ou documents, qui permettront l’authentification des originaux.

L’entreprise sera présente sur le plan international et poursuivra le développement de la marque Pixinkod® de manière globale avec des marques de produits reconnus, une position de Leader au niveau du format et service, ainsi qu’une vaste compétence technique accumulée au fil des années.


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