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Quand la France attire la RetD du monde entier

Pourquoi les multinationales françaises mais aussi américaines ou asiatiques implantent-elles leur R et D ( Recherche et Développement) en France ?

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Pourquoi les multinationales françaises mais aussi américaines ou asiatiques implantent-elles leur R et D ( Recherche et Développement) en France ?

Avec plus de 300 centres de R&D (parfois abrégée en « R et D », « R & D » ou « R&D ») internationaux implantés sur le territoire, la France pointe à la 2ème  place en Europe, derrière l’Allemagne mais devant le Royaume-Uni. «Historiquement, l’innovation relevait en France d’une politique pro grammatique : TGV, nucléaires, aéronautique… Puis, récemment, d’une politique des “pôles de compétitivité” , lancée en 2005. Mais, aujourd’hui, ce sont les entreprises qui mènent l’innovation», indiquent les experts du cabinet Booz & Company*. Une évolution que les pouvoirs publics commencent à prendre en compte.

La R&D en France

La France investit 2,2% de son PIB dans la R&D**, plus que la moyenne mondiale (1,8%), mais loin derrière les États-Unis (2,7%), l’Allemagne (2,9%) ou le Japon (3,5%). La participation de l’État aux dépenses de R&D est relativement plus importante que dans d’autres pays : mesures fiscales, financement, dépenses pour l’enseignement supérieur…

Les dépenses privées de R&D sur le territoire national s’élèvent à 7,9 Mds€, dont 70% réalisés par les grandes entreprises. Trois secteurs concentrent à eux seuls plus du tiers des investissements : l’automobile (4,2 Mds€, soit 15%), l’industrie pharmaceutique (3,3 Mds€, soit 12%) et la construction aéronautique, (2,9 Mds€, soit 11%).

Attractivité internationale

Depuis 2001, plus de 400 groupes ont investi dans la création de centres de R&D en France, dont plus de 130 au cours des 3 dernières années. Les sociétés étrangères pèsent 29% des investissements en R&D et emploient 35.650 chercheurs, soit le quart du secteur privé du secteur. « La France se distingue notamment de ses concurrents européens dans l’énergie et le recyclage, l’aéronautique et le ferroviaire, et les équipements médicaux chirurgicaux», souligne l’AFII (Agence française pour les investis sements internationaux).

Entre 2001 et 2012, près de la moitié des investissements d’origine étrangère dans les centres de recherche et développement sont le fait d’entreprises européennes, dont 12% pour l’Allemagne. Les États-Unis sont à l’origine du tiers des investissements, le Japon représentant 7%.

Indispensable CIR  

Le «crédit d’impôt recherche» est une incitation fiscale sans équivalent en Europe. Il permet d’obtenir un crédit d’impôt de 30% des dépenses de R&D jusqu’à 100 M€ , et de 5% au-delà. Avec 5,8 Mds€  inscrits au budget 2014, le CIR représente un levier puissant. Pour Charles de Cazalet, directeur associé de Sogedev, cabinet de conseil en financement public, le constat est simple : «Il est évident que le niveau de formation de nos chercheurs et ingénieurs, reconnu internationalement, est un argument important. Mais, sans le  “crédit d’impôt recherche”, les directions financières qui étudient les implantations au niveau mondial ne choisiraient pas la France.

Centres de R&D dédiés

De leur point de vue, le CIR est un dispositif d’amortissement du niveau de charges plus élevé, qui permet de compenser le coût global de la main-d’oeuvre. En créant des centres de R&D dédiés, ils ont la certitude de répondre aux critères d’éligibilité, sans risque de contestation par les services fiscaux». Selon KPMG, la France figure au premier rang européen pour les activités de R&D s’agis sant de la fiscalité d’entreprise, en tenant compte des règles d’amortissement, des exonérations et des crédits d’impôts.

Pour que l’attractivité nationale se maintienne, il est donc nécessaire de conserver un environnement fiscal compétitif et un niveau de formation supérieur élevé. Deux domaines qui sont malheureusement dans le collimateur de Bercy, toujours prompt à envisager des coupes budgétaires sans en mesurer toujours les conséquences.

*Cabinet Booz & Company, auteur de l’étude Global Innovation 1.000 qui analyse les dépenses de R&D des 1.000 premières entreprises mondiales
**Chiffres 2012


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