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Oui, les femmes osent entreprendre !

Où en sont les femmes en France ? Comment relèvent-elles les défis de leur émancipation ? Force est de constater que les Françaises ont trouvé sur le terrain économique des pistes de progrès et d’indépendance.  

Entreprendre - Oui, les femmes osent entreprendre !

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Où en sont les femmes en France ? Comment relèvent-elles les défis de leur émancipation ? Force est de constater que les Françaises ont trouvé sur le terrain économique des pistes de progrès et d’indépendance.
 

Comment l’ambition vient-elle aux filles ? Sacrée bonne question qui est aussi le titre de l’excellent ouvrage (Ed. Eyrolles) de Frédérique Cintrat, fondatrice et associée d’Assurancielles, structure de conseil et d’accompagnement en développement et formation.

Quand l’indépendance a un prix

Il en ressort que l’ambition première des femmes aujourd’hui est de se réaliser pleinement, de s’épanouir dans leur vie professionnelle, sans pour autant délaisser leur vie de femme et de famille. Leur volonté est également de s’assurer une véritable indépendance financière, au cas où elles devraient un jour subvenir seules à leurs besoins, d’où leur souhait de plus en plus fréquent de se lancer dans l’entrepreneuriat. Ces femmes d’aujourd’hui qui semblent ne plus avoir besoin des hommes pour « s’en sortir  financièrement» payent aussi très cher le prix de leur autonomie, par une explosion des divorces et des familles monoparentales.

Il est intéressant de noter qu’en France, 30% des entrepreneurs sont des femmes. Le plan national lancé en août 2013 – par les ministres Najat Vallaud-Belkacem,  Geneviève Fioraso, et Fleur Pellerin – a pour ambition d’augmenter le nombre de femme chefs d’entreprise à 40% d’ici 2017. La sous-représentation des femmes dans l’entrepreneuriat est cependant par ailleurs une source sérieuse d’espoir économique et une formidable opportunité pour la croissance.

Ensemble pour avancer

Les femmes, sans être pour autant membres de mouvements féministes, ont toujours su faire preuve de solidarité entre elles, notamment sur le terrain économique, où des réseaux ont rapidement trouvé leur place pour les fédérer.

En janvier 1945 déjà, l’association Femmes Chefs d’Entreprises voyait le jour  – par la volonté et l’idée d’une entrepreneuse hors du commun, Yvonne Edmond Foinant -, la toute première association à promouvoir l’entrepreneuriat féminin dans le monde économique (2 000 adhérentes en France, 150 000 dans le monde).

70 ans après, la place des femmes dans la vie politique et économique a bien entendu évolué, mais la bataille pour la parité économique reste toujours d’actualité, comme l’explique Eva Escandon, Présidente de FCE France : « Notre objectif principal est de promouvoir l’entrepreneuriat féminin à tous les niveaux. Notre défi pour les années à venir est d’atteindre une parité plus juste au sein des instances économiques, à l’image de l’influence des femmes dans l’entrepreneuriat français. Les femmes représentent en France 30 % des chefs d’entreprise. Nous souhaitons poursuivre -et pour encore longtemps- l’œuvre de notre fondatrice pour que les femmes puissent à côté des hommes et avec eux, non pas subir mais construire l’avenir de l’humanité !» 

Des mesures en faveur des femmes

D’autres initiatives ont permis aux femmes de se lancer dans la création d’entreprise, en partant souvent d’un tout petit projet. C’est le cas de la microfinance qui a permis aux jeunes générations d’adopter une vision positive du rôle de la femme dans la société, et de faciliter l’accès des femmes aux réseaux d’informations et aux marchés en leur donnant une expérience du monde en dehors du cadre familial, en leur offrant la possibilité d’exercer d’autres rôles, qu’ils soient politiques ou économiques, et en leur donnant confiance en elles.

« 83 % des bénéficiaires du microcrédit sont des femmes. Il faut reconnaitre qu’elles ont beaucoup de compétences à diriger une entreprise, puisque gérer une famille c’est déjà gérer une entreprise. Alors que les hommes sont à la recherche d’un emploi de salarié ou de fonctionnaire, les femmes ont quant à elles l’envie et le besoin de gérer. Force est de constater qu’elles savent mieux que quiconque ce qu’est une entreprise.

Les success-stories de microentrepreneuses sont légion et doivent être des modèles. Ce, afin de cultiver cet esprit d’initiative et faire émerger des centaines de millions de start-ups à travers le monde. » explique Jacques Attali, fondateur de PlaNet Finance  

Un propos atténué par Évelyne Platnic Cohen, marraine de la journée des femmes entrepreneures, « il est important de ne pas ridiculiser les femmes en les cantonnant dans la création de microentreprises. En effet, aujourd’hui 64 % des femmes qui monte leurs sociétés le font, mais avec un statut d’auto entrepreneurs. Car pour Évelyne « cela ne fait que rabaisser l’image de la femme, à qui on ne donne pas assez d’ambition ! Alors que la productivité française pourrait augmenter de 25%, si plus de femmes devenaient entrepreneures selon une étude de la Banque Mondial ! »

A l’assaut du e-commerce

Résultat, les femmes chefs d’entreprises sont aujourd’ hui très présentes dans l’e-commerce. C’est ce que révèle la dernière étude Oxatis-KPMG. Si en moyenne, les femmes représentent de 25 à 30% des dirigeants de TPE/PME, elles sont plus fortement représentées dans le E-Commerce avec 37%.

Confirmant sa forte croissance en 2014, le secteur du e-Commerce, a cru cette année dix fois plus vite que le commerce traditionnel. Si en moyenne, les dirigeantes des TPE/PME dans l’e-commerce, comme leur collègues masculins, sont plutôt basées dans des petites villes, exportent plus que les grands e-commerçants et bénéficient d’un accroissement des ventes dans leurs magasins traditionnels, elles sont en revanche plus nombreuses dans les activités de Mode (15,8% vs 8,6% pour les hommes), Beauté/Bien-être (14,7% vs 9,2%) et  Maison/Jardin (13,7% vs 4,9%).

Leurs motivations pour se lancer dans l’e-Commerce diffèrent aussi. Elles sont 25,3% à opter pour cette forme de commerce pour pouvoir organiser leur temps de travail à leur convenance et non pas, comme la majorité des hommes, pour étendre leur zone de chalandise et fonctionner 24h/24. Une étude intéressante qui prouve que si les femmes d’aujourd’hui sont prêtes à travailler beaucoup pour se lancer et réussir, elles ne veulent pas le faire au détriment de leur vie privée. Finie la génération des femmes qui misaient tout sur leur carrière.

Aujourd’hui, les femmes osent et veulent tout à la fois : un boulot passionnant, des horaires aménagés, une indépendance financière, mais aussi une vie de famille, des loisirs et une vie intime réussie !

Les opportunités de la French Tech

Amélie Faure, entrepreneure expérimentée, co fondatrice de PME Finance, Présidente d’Augure, identifiée parmi les femmes les plus inspirantes de la Tech, ajoute : « Une étude de l’Organisation Internationale du Travail publiée en janvier mettait en avant le fait que les femmes améliorent la performance des entreprises.

Au-delà de leurs qualités « genrées », les femmes ont beaucoup à faire dans l’entrepreneuriat et particulièrement dans la Tech : elles excellent dans l’entrepreneuriat car elles ont une capacité à se remettre en question, à admettre leurs erreurs et à mettre leur égo de côté plus facilement que les hommes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « la Tech » est un milieu masculin mais loin d’être machiste. Au contraire, on observe presque de la discrimination positive !

Les relations avec les capitaux investisseurs sont plus faciles, les femmes sont bien accueillies et encouragées. Les femmes, ne doivent pas douter des chances qu’elles ont de réussir dans l’entrepreneuriat et /ou dans la Tech, égales sur ce point à celles des hommes, mais doivent redoubler d’ambition. » Et l’entrepreneuse d’ajouter : « L’entrepreneuriat est le plus beau métier du monde ! Dans les start-ups, les journées ne se ressemblent pas. On apprend et on fait des choses différentes tous les jours : c’est énergisant mais ça ne dépend que… de vous ! Même si ça prend du temps et demande de l’investissement, toute personne organisée peut arriver à concilier vie professionnelle et vie privée. Je souhaite ce genre d’expérience à tout le monde et aux femmes en particulier ».

Il est désormais prouvé qu’encourager plus de start-ups dirigées par des femmes peut avoir autant d’impact positif sur la croissance économique que l’entrée des femmes dans la population active au cours du 20e siècle. De quoi donner à réfléchir à tous ceux qui veulent relancer la croissance en France et à toutes celles qui sont bien décidées à oser et aller toujours plus loin pour avancer.

 

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