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Loïk Le Floch-Prigent : « Notre projet de gazoduc via l’Ukraine est vital pour l’industrie »

Ex-président de Rhône-Poulenc, d’Elf Aquitaine, de Gaz de France ou de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent milite pour un grand projet de gazoduc via l’Ukraine, qui permettrait, selon lui, à la France d’économiser des milliards d’euros. Entretien.

Entreprendre - Loïk Le Floch-Prigent : « Notre projet de gazoduc via l’Ukraine est vital pour l’industrie »

Ex-président de Rhône-Poulenc, d’Elf Aquitaine, de Gaz de France ou de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent milite pour un grand projet de gazoduc via l’Ukraine, qui permettrait, selon lui, à la France d’économiser des milliards d’euros. Entretien.

Pourquoi le gaz est-il, selon vous, une énergie d’avenir ?

Loïk Le Floch-Prigent : Nous connaissons aujourd’hui une attaque frontale sur le gaz comme énergie qui contrevient à la réalité. À ce jour, le pétrole, le charbon et le gaz produisent 80% de l’énergie. Parmi ces trois fossiles, le gaz est celui qui est utilisable en tant que tel, et dont l’utilisation est la moins coûteuse pour produire de l’hydrogène. Le pétrole et le gaz sont utilisés dans un grand nombre de transformations sur le plan industriel. À hauteur de 90-95% pour les transports par exemple. De nombreux protagonistes décrient les fossiles qui produisent des gaz à effet de serre et invitent à les abandonner. On peut le faire dans un pays qui représente 1% de la population mondiale, mais cela ne changera fondamentalement rien à la donne.

Le gaz est indispensable au fonctionnement de l’économie française et continuera de l’être en raison de son industrie et de son réseau gazier domestique et industriel. Dans les activités métallurgiques, la transformation des matériaux se fait à température élevée et nécessite donc la fourniture de chaleur. À ce jour, il n’existe pas d’alternative au gaz pour un certain nombre de matériaux. Nous aurions pu imaginer qu’une partie du gaz utilisé en France provienne de l’hexagone et de l’exploitation des gaz dits de schiste (gaz non conventionnels, ndlr) mais c’est désormais interdit par la loi. De ce fait, nous sommes donc structurellement importateurs de tout le gaz.

Quels sont les principaux acteurs du marché du gaz ?

La Norvège conduit le gaz via un gazoduc à Dunkerque. Les Pays-Bas, quant à eux, traversent le continent avec leur gaz dont on observe une diminution significative. La Russie est également un autre fournisseur dans lequel les sociétés françaises ont beaucoup investi, mais dont l’investisseur principal demeure la Russie elle-même avec Gazprom (entreprise russe connue principalement pour l’extraction, le traitement et le transport de gaz naturel, ndlr). Il existe de nombreux liens entre la France et la Russie sur le thème du gaz qui se matérialisent notamment à travers les relations entre Total et Novatek (producteur de gaz naturel en Russie, ndlr), mais on sait pertinemment que pour arriver jusqu’en France, les Russes et un certain nombre de pays européens, dont la France, ont été contraints d’imaginer des circuits longs du fait des tensions géopolitiques existant entre la Russie et l’Ukraine.

Le gaz naturel liquéfié, qui arrive au terminal gazier de Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique et de Marseille-Fos en Méditerranée, représente une autre alternative possible pour l’avenir. Ce gaz constitue désormais un véritable marché (gaz algérien, qatari et yéménite, et depuis peu, américain) avec des méthaniers qui sont pour partie propriété des armateurs français. Le problème consiste à disposer du gaz le moins cher possible. Or, il est évident que la traversée par la Baltique conduit à un prix du gaz plus élevé du fait des coûts de transports associés que si nous disposions d’ une trajectoire rectiligne. Alors que le consommateur « populaire » et le consommateur industriel sont sensibles au prix de l’énergie, force est de constater qu’entre le dispositif actuel créé par la compétition interne au gaz comme à l’électricité, les prix de l’électricité et du gaz ont fini par augmenter, alors que paradoxalement, le prix à la production diminue.

Comment expliquer ce paradoxe ?

Il tient au fait que l’on s’oriente vers des solutions « complexes » comme ce gazoduc qui passe par la Baltique en instituant un marché finalement assez artificiel avec de la concurrence qui, contrairement aux idées reçues, favorise l’augmentation des prix. Selon Jean-François Carenco, président de la CRE (Commission de régulation de l’ énergie, ndlr), la concurrence ne conduit pas à la diminution des prix mais à la multiplication des offres. Malgré les multiples déclarations des médias tendant à démontrer le contraire, le gaz sera indispensable pour l’énergie dans la mesure où les énergies alternatives – dites nouvelles – sont intermittentes.

Par ailleurs, le gaz est un vecteur industriel en lui-même. Nous utilisons également le gaz pour créer des engrais – l’urée – qui joue un rôle essentiel. Nous avons une utilisation du gaz correspondant au gaz domestique sollicité par tout le monde, Gaz de France, et à présent Engie, continuent à avoir un programme d’installation du gaz naturel à l’intérieur des agglomérations qui est de plus en plus sollicité. Une ville qui ne dispose pas de son réseau gazier est considérée comme une « sous ville ». Les sociétés comme Primagaz, quant à elles, équipent des villes en gaz propane avec des bouteilles qu’ils alimentent régulièrement.

En quoi les tensions géopolitiques ont- elles influencé le marché ?

Le contexte géopolitique est loin d’être neutre : après la séparation de l’Ukraine de l’empire soviétique, nous avons assisté au rapprochement d’une partie de l’Ukraine avec les pays occidentaux et en particulier avec les pays de l’OTAN, traité qui permettait une union face à l’empire soviétique. La difficulté est venue d’une forme de cristallisation autour de l’Ukraine avec l’existence deux camps à l’intérieur du pays : certains considérant l’Ukraine comme le berceau de la Russie, les autres se déclarant indépendants de la Russie et souhaitant agir seuls.

Vous voulez lancer un grand projet de gazoduc via l’Ukraine pour transporter plus de 100 milliards de m3 de gaz par an…

La construction du gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique était intervenue à une période où l’on essayait de réchauffer le climat ambiant de guerre froide, cette situation ayant conduit à la chute du mur de Berlin en 1989. Les Ukrainiens devenus indépendants ont souhaité disposer d’ une part, d’un prix du gaz très bas pour eux, et augmenter par ailleurs les tarifs de passage de manière à disposer d’une double rétribution. Les relations internationales bilatérales complexes entretenues entre l’Ukraine et la Russie sont un facteur explicatif important.

La concomitance de la force associée à ce gazoduc et la faiblesse du côté russe a contraint de faire passer le gaz par l’Ukraine ce qui a vraisemblablement conduit à exacerber les difficultés de la liaison entre l’Ukraine et la France. Nous constatons aujourd’hui qu’il n’y a pas suffisamment de gaz qui part vers l’Europe de l’Ouest. Doubler le tuyau existant, alors que l’on a renchéri le prix de gaz bien que nous souhaiterions disposer d’un prix du gaz plus bas, semble peu opportun. Il semble absurde de repartir dans cette mécanique, d’autant que les opérateurs se soustraient à Nord Stream 1 dès qu’ils en ont l’opportunité. Le tuyau n’est donc pas complètement rempli dans la mesure où ils essaient de trouver des alternatives pour ne pas être tributaire de ce tuyau trop coûteux.

Vos échanges avec la Commission européenne autour de ce projet portent-elles leurs fruits ?

L’opinion française a été très largement manipulée dans le but de promouvoir la capacité des éoliennes et des champs de panneaux solaires pour se substituer pleinement au gaz, ce qui est inexact. L’Europe et la Commission européenne ont quant à elles conscience du fait que nous sommes tributaires du gaz. L’Ukraine ayant envie de se rapprocher de l’Europe, nous sommes donc convaincus de la faisabilité du projet si la Commission européenne se porte garante de l’existence d’un tuyau qui traverse l’Ukraine et du bon fonctionnement de la traversée. Nous sommes en train d’amorcer le processus de dialogue avec la Commission européenne. Le point de départ réside dans la capacité de la Commission Européenne à s’apercevoir que Nord Stream 2, dont personne ne veut, en particulier dans un contexte où le gaz de schiste américain n’est pas cher, fait sens pour l’avenir.

Quelles sont les contraintes propres au réseau auxquelles vous faites face ? J

e pense que l’alternative pour l’Europe n’est pas de prendre prioritairement le gaz naturel de Trump. Nous avons un continent dont nous devons utiliser les ressources, ces ressources ayant été découvertes et mises en service pour partie grâce à la coopération franco-russe. Le gaz qui sort de Yamal (péninsule russe, ndlr) peut venir jusqu’à nous grâce à un tuyau, sachant que la traversée de la mer Baltique pose un nombre croissant d’autres problèmes. Lorsque l’on envoie du pétrole dans un tuyau, celui-ci arrive à destination, mais il en est autrement pour le gaz qui requiert des poussées intermédiaires (des compressions, ndlr) et ces stations de compression ne se conçoivent qu’avec des gazoducs terrestres.

Nous devons faire prendre conscience à la population française et européenne, que plus les investissements sont coûteux, et plus les prix à la consommation seront élevés. L’énergie intermittente obligeant à avoir en secours une énergie pilotable, la croissance de l’énergie intermittente allemande (éoliennes terre et mer) a donc conduit à l’augmentation du nombre de centrales à charbon et à lignite. Le gaz est plus intéressant que le charbon et le lignite, l’alternative imaginée ne consistant pas à faire plus d’éoliennes mais à avoir du pilotable.

Avez-vous bon espoir que la Commission soutienne ce projet ?

Pour l’heure, nous avons la logique pour nous et une crédibilité forte de notre binôme. M. Todor Todorov (ingénieur des Mines et Génie Civil, ancien cadre de Gazprom, ndlr) et son équipe ont construit le premier gazoduc en Ukraine, et pour ma part, j’ai initié les relations entre Elf et la Russie, et j’ai beaucoup travaillé avec Gazprom afin d’ arriver à une situation fluide entre Gazprom, le vendeur, et Gaz de France, l’acheteur.

Rencontrez-vous des difficultés relatives au financement ?

Si le projet est validé par la Commission européenne, nous devrons regarder comment investir à partir des acheteurs, en nous inspirant de la formule de Nord Stream 1. La construction n’est pas le nœud du problème, la difficulté réside dans la capacité à faire en sorte que tout le monde s’entende, que le projet soit financé, et que les appels d’offres soient lancés. La construction devrait prendre environ deux ans et l’ensemble du projet s’étaler sur cinq ans.

Vous semblez croire qu’un tel projet a la capacité d’atténuer les tensions régionales…

J’ai tendance à considérer que la coopération conduit à la géopolitique et que la présence d’une convergence économique a tendance à renverser les jeux politiques destructeurs. A titre d’exemple, bien que les relations entre la France et l’ Algérie aient été chaotiques, les relations entre le terminal gazier d’Hassi R’Mel et les terminaux en France n’ont jamais été rompues. C’est à partir de l’achat du gaz que les relations franco-algériennes se sont façonnées, cela a permis d’enclencher un cercle vertueux grâce à la convergence vers un intérêt commun, les Algériens ayant tout intérêt à vendre leur gaz. Multiplier l’intérêt commun en matière géopolitique permet finalement de solutionner les problèmes. Aujourd’hui, Total détenant près de 20% de Novatek, quels que soient les aléas géopolitiques, les fâcheries journalistiques ou autres tracasseries, le jour où l’on parle d’énergie, Patrick Pouyanné, le président de Total, et Vladimir Poutine dialoguent.

C’est ainsi que l’on enclenche des processus de stabilisation et non en procédant à l’inverse. Il faut toujours partir de ce qui est logique et essayer de trouver des partenaires. Ce mode opératoire m’a toujours réussi. Lorsque j’avais enclenché le processus de discussion avec la Russie dans le cadre du premier tuyau de gaz pour l’Europe, les Américains entendaient nous interdire un certain nombre d’éléments utiles pour le tuyau en faisant valoir un embargo. Ce fut un véritable challenge pour nous scientifiques et techniciens d’arriver à fournir des équipements pour le gazoduc sans que les Américains puissent nous interdire. Cela a eu un effet très positif pour l’innovation et pour l’industrie, et finalement, nous ne pouvons que nous réjouir du maintien du réchauffement des relations entre la Russie et l’Europe de l’Ouest du fait de ce gazoduc grâce auquel le dialogue politique s’est initié et est devenu inéluctable.

Pourquoi la France et l’Europe devraient-elles renouer avec la Russie ?

Depuis 50 ans, je suis convaincu que la Russie est essentielle pour l’avenir de notre continent. J’ ai passé de très nombreux accords avec la Russie lorsque j’étais à la présidence de Rhône-Poulenc, et noué de multiples accords avec la science soviétique de l’époque lorsque j’étais à la délégation générale à la recherche. Mon successeur à la tête de Total, Christophe de Margerie, avait lui aussi tissé des liens considérables avec la Russie. Nous avons beaucoup fait pour la bonne réalisation de l’appareil industriel russe en France avec Igor Setchine. Je pense que la vraie géopolitique se conçoit ainsi, et nous sommes très éloignés d’un projet texan où je prends du gaz américain pour l’amener en France.

Vous êtes très critique vis-à-vis des énergies renouvelables. Pourquoi ?

L’ alternative n’ est pas le solaire ou l’éolien, ce ne sont que des compléments. Il faut arriver à sortir cette idée erronée des esprits. Le gaz étant générateur de gaz carbonique, nous avons bien conscience que nous devrons essayer de diminuer ce gaz carbonique, en le captant, en le transformant, etc. L’idée fausse consiste à jeter l’anathème sur des techniques, il faut l’extirper de l’éducation nationale et des discours des journalistes français. On ne peut pas déclarer que le diesel est mauvais ou que le gaz est mauvais, c’est l’utilisation qui doit conduire à une meilleure combustion, et un meilleur rendement. On peut éventuellement capter du CO2 et l’utiliser. C’est ainsi qu’il faut raisonner et non en renonçant à chercher du gaz en France, et en ne l’exploitant plus afin de devenir des pseudos héros. C’est une absurdité, et cela ne sert à rien tant que l’on n’a pas trouvé un fonctionnement optimum de l’écosystème.

Le gaz a-t-il d’autres vertus ?

Aujourd’hui, le gaz est utilisé marginalement pour la production d’électricité mais il a beaucoup d’autres utilités. Le gaz a, entre autres, pour rôle de produire de l’électricité dans le cadre d’une énergie intermittente nécessitant quelque chose de rapidement pilotable. On prétend actuellement qu’il suffirait de diminuer le nucléaire électrique et de développer les énergies renouvelables. Le nucléaire fonctionne du point de vue économique et technique sans que l’on n’ait à trop y toucher. Si on commence à piloter le nucléaire quotidiennement, on se heurte à un problème de rendement et de longévité de la centrale nucléaire.

La centrale nucléaire n’est pas faite techniquement et économiquement pour supporter des aléas, elle est faite pour fonctionner en continu. Si on commence à envisager une centrale nucléaire pilotable heure par heure, le jour où il y du vent, la centrale nucléaire diminue le combustible mais on peut mettre en danger sa longévité. Et sur le plan économique, on affaiblit l’ économie du système. Si j’ augmente les énergies renouvelables intermittentes, je dois nécessairement avoir en même temps une centrale à gaz de manière à pouvoir encaisser les variations.

Ce n’est pas bon pour la centrale à gaz sur le plan économique et cela explique pourquoi leur nombre a diminué en Allemagne au profit des centrales à charbon et à lignite. Dans tous les pays du monde, la meilleure option consiste à coupler les énergies renouvelables avec des centrales à gaz afin que lorsqu’il n’y a pas de soleil ou de vent, la centrale à gaz puisse prendre le relais. C’est la meilleure option économique et technique.

En France, les lobbyistes du nucléaire et des énergies renouvelables s’affrontent. Quel regard portez-vous sur la situation française ?

En France, on prétend l’inverse car les acteurs du nucléaire souhaitent sauver les centrales nucléaires et les partisans des énergies renouvelables entendent également défendre leur sujet. En Bretagne, le site nucléaire de Brennilis a fermé et on n’a pas souhaité faire aboutir le projet de centrale nucléaire de Plogoff, le réseau breton est donc tributaire du site de Flamanville 1 et 2 sur la côte ouest de la péninsule du Cotentin, et de la centrale à charbon de Cordemais en Loire-Atlantique. La seule solution possible aujourd’hui est de réaliser la centrale à gaz à Landivisiau, près de Brest, c’est la seule formule permettant de garantir que les Bretons ne seront pas plongés dans le noir.

Affirmer que les éoliennes en mer permettront de produire de l’électricité est mensonger puis qu’à côté de ce qui est intermittent, il faut quelque chose de pilotable. Lorsque je parle de l’importance du gaz pour la ré-industrialisation de la France, il n’est pas uniquement question d’électricité, je parle du gaz domestique d’une part et du gaz industriel qui est la meilleure façon de produire de la chaleur de combustion pour l’industrie de transformation. Le gaz pas cher est essentiel pour 20 à 30% de notre industrie et pour sa ré-industrialisation.

Comment industrialiser la France ?

On peut ré-industrialiser le pays en disposant d’ une énergie peu coûteuse. Notons que le programme éolien a déjà coûté 23 milliards d’euros pour rien, si ce n’est d’avoir augmenté le coût de l’énergie pour les Français sur le plan individuel et au niveau industriel. La peine fut double et correspond à une logique totalement inverse de ce que je suis en train de plaider. Nous devons essayer de diminuer le coût de l’énergie afin d’être plus compétitifs.

Le problème est celui de la compétitivité de la France, qui était basée jusqu’à présent sur le coût de l’énergie et notre inventivité puisque nous sommes toujours en difficulté sur le coût salarial avec un poids des charges écrasant. Si on enlève aux industriels le bas coût de l’énergie, il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer. Il n’y a pas de raison pour qu’à terme notre compétitivité soit supérieure à celle des personnes que nous formons en France et qui quittent ensuite l’Hexagone et bénéficient d’une énergie à bas coûts et de charges salariales avantageuses.

Vous avez conscience d’être à contre-courant ?

Le gaz est donc un véritable enjeu, très peu à la mode il est vrai, la tendance étant clairement aux énergies renouvelables. La ménagère aime l’idée selon laquelle les énergies sont gratuites et s’interroge lorsqu’elle constate que l’énergie électrique coûte finalement 25% plus cher… J’ai bien conscience de rentrer dans une contradiction, mais j’ai fonctionné ainsi toute ma vie et je n’entends pas arrêter aujourd’hui. Nous allons travailler sur des gisements en Russie qui sortent un gaz peu onéreux.

Si l’économie du monde a basculé vers la Russie, la Chine et l’Inde, et que l’ensemble du gaz russe peu coûteux a comme destination les autres sous continents, je ne vois pas comment l’Europe pourrait résister. Ce gazoduc est donc essentiel pour nous donner encore une chance d’avoir du gaz pas cher, et finalement un lien institutionnel avec la Russie qui dépasse toutes les contingences personnelles et les avatars quotidiens. Nous devons avoir un projet structurel.

Propos recueillis par Isabelle Jouanneau


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