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Agroalimentaire : Gilles Falc’hun empêché d’ouvrir son usine

Depuis plus de 2 ans, la construction d'une usine de poudre de lait, créatrice d'emplois pour le Finistère, pourtant validée par les politiques et les syndicats agricoles, n'a toujours pas vu le jour !

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Depuis plus de 2 ans, la construction d’une usine de poudre de lait, créatrice d’emplois pour le Finistère, pourtant validée par les politiques et les syndicats agricoles, n’a toujours pas vu le jour !

« Sill n’est certes pas un leader mondial, ce serait prétentieux de le dire. Mais c’est une belle PME française de l’agroalimentaire, fière de ses racines bretonnes, ambitieuse dans son développement ! », affirme Gilles Falc’hun. Avec un CA de 450 M€ (dont 30% réalisés à l’international), la pépite tricolore aux 1.300 collaborateurs, détenue par les familles fondatrices Falc’hun et Léon, est un bel exemple de réussite !

Pourtant, depuis plusieurs années, elle cherche désespérément un terrain pour construire une usine de poudre de lait. Mais à chaque fois, les riverains s’opposent au projet. La coupe est pleine pour Gilles Falc’hun, engagé dans la vie publique et le développement économique régional, qui livre son énième bras de fer, avec les riverains de Lavallot cette fois, alors même que la construction de cette nouvelle usine dans la zone industrielle de Guipavas (à Lavallot) a reçu l’aval du commissaire-enquêteur en août dernier !

 

Pourquoi vouloir construire une usine de poudre de lait ?

Gilles Falc’hun : Voilà 3 ans, nous avons lancé le projet de construire une usine de lait infantile à destination du marché chinois notamment. Ce projet est motivé par l’augmentation importante de la demande suite aux scandales sanitaires qui ont secoué la Chine, l’ancienneté du site actuel et la recherche d’une meilleure valorisation de notre lait. Ce projet, dont le coût est estimé à 70 M€, est en outre générateur de 70 à 80 emplois. En cela, il est d’ailleurs similaire à celui du groupe chinois Synutra à Carhaix, à 80 km de Brest. Initialement, l’usine devait s’installer sur le site historique de la Sill, à Plouvien à 20 km de Brest.

 

Cela ne s’est pas passé comme prévu ?

GF : Le permis de construire et le PLU de la commune ont été attaqués par un groupe de 4 riverains, via la loi littoral votée en 1986, alors même que le site choisi se situe à 1,5 km de la mer. Ils ont mis en avant soi-disant une  »perte de valeur de leur maison ». Nos opposants ayant obtenu gain de cause, nous avons décidé de choisir un autre terrain, situé cette fois à 4 km du littoral. Nous avons obtenu le permis de construire sans difficulté ainsi que l’avis favorable du commissaire-enquêteur. Pour la 2ème fois, les riverains se sont opposés au projet !

 

Quelle a été votre réaction ?

GF : Nous avons pris la décision de nous installer dans une ZAC de Brest métropole, située près de l’aéroport. Comme précédemment, nous avons obtenu le permis de construire et l’avis favorable sans réserve du commissaire-enquêteur… mais un groupe de riverains a de nouveau attaqué le permis de construire, s’appuyant encore une fois sur la loi littoral. Leur objectif : obtenir réparation d’un préjudice patrimonial ! Je tiens à préciser que l’un des opposants a vendu son terrain en 2006 à la métropole pour 60.000 € l’hectare, alors que la terre agricole se vend dans le secteur de 6.000 à 8.000 € l’hectare. Une jolie plus-value ! Aujourd’hui, 20 riverains, emmenés par un avocat rapace, s’opposent fermement à ce projet vital pour l’avenir de l’entreprise, les producteurs de lait et le territoire, demandant 3,5 M€ de préjudice pour retirer leur recours !

 

Sur quoi s’appuient vos opposants ?

GF : La loi littoral, porte ouverte à tous les recours ! Le problème de cette loi, c’est qu’elle a été  »votée » en 1986 mais n’a jamais vu sortir ses décrets d’application, ce qui laisse son interprétation aux juges et à ceux qui l’ont durcie au point de la rendre applicable sur l’ensemble du territoire, les communes concernées et les bordures côtières !

 

Avez-vous le soutien des élus ?

GF : Dans ce dossier, nous avons l’appui de toutes les forces vives de la région : élus, salariés, entrepreneurs, chambres consulaires…

 

Que va-t-il se passer ?

GF : Nous attendons le verdict de la justice… mais nous ne serons fixés que dans 2 ans. D’ici là, nous sommes totalement bloqués ! Néanmoins, avec nos avocats, nous étudions les possibles recours. Nous allons notamment porter plainte pour procédure abusive. Mais c’est tout simplement de l’acharnement !


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