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Femmes chefs d’entreprise : un facteur de performance de plus en plus reconnu

Est-il plus facile aujourd’hui de devenir chef d’entreprise pour les femmes avec la marche vers l’égalité professionnelle ? Le parcours est parfois semé d’embûches maisles compétences féminines en matière de gestion ne cessent d’être reconnues.

Entreprendre - Femmes chefs d’entreprise : un facteur de performance de plus en plus reconnu

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Est-il plus facile aujourd’hui de devenir chef d’entreprise pour les femmes avec la marche vers l’égalité professionnelle ? Le parcours est parfois semé d’embûches maisles compétences féminines en matière de gestion ne cessent d’être reconnues.

Selon le secteur professionnel et la personnalité de chacune, s’imposer en tant que dirigeante sera plus aisé. Mais beaucoup considèrent que les hommes, tout autant que les femmes, éprouvent des difficultés pour monter leur société et la mener vers la réussite et que tout dépend des capacités de chacun. Certaines femmes ne constatent aucune distinction dans leur mode de gestion, de même que la majeure partie d’entre elles nie toute spécificité féminine quant aux problèmes rencontrés pour leur accession à la direction d’une entreprise.

Même si certains secteurs possèdent de nombreuses femmes à des postes de direction, les préjugés demeurent cependant et voir une femme dirigeante n’est pas encore entré complètement dans les moeurs. Aussi n’est-il pas si évident pour elles de se faire une place au sommet de la hiérarchie investie depuis toujours par leurs collègues masculins.

S’épanouir via la création d’entreprise

Ceci explique que beaucoup d’entre elles se dirigent vers la création ou la reprise d’entreprise. Cette démarche, synonyme d’indépendance, de liberté, représente pour elles une opportunité de mieux maîtriser leur temps et leur évolution professionnelle. Les femmes également possèdent la passion d’entreprendre : selon un sondage (Chiffres-clés 2012 de l’égalité hommes-femmes / Ministère des droits de la femme), plus de deux femmes sur trois estiment que la création d’entreprise est plus épanouissante que le salariat. Pour autant, la part de femmes parmi les créateurs d’entreprise stagne à 30 % depuis plusieurs années, avec une proportion un peu plus importante au sein des auto-entrepreneurs (34 %).

Les TPE dirigées par des femmes connaissent trois fois moins de défaillances

Et pourtant, il s’avère que les femmes créatrices d’entreprise créent des sociétés aussi pérennes que celles des hommes ! En effet, les compétences féminines en matière de gestion ne cessent d’être reconnues. Selon un baromètre réalisé par Manageo, les TPE dirigées par des femmes connaissent trois fois moins de défaillances que lorsque des hommes sont aux commandes. Plus lucides, pondérées, pragmatiques, diplomates, les femmes savent aussi souvent mieux déléguer. D’autre part, selon l’étude «Women Matter» dirigée par le cabinet de consulting américain McKinsey et portant sur les sociétés cotées européennes, la parité hommesfemmes en entreprise serait un facteur de performance économique.

Le management féminin est facteur de performance

En fonction du secteur d’activité, le côté féminin peut aussi présenter des avantages. Anne Presson et Peggy Boitel, fondatrices de l’agence d’évènementiel “Evènement d’elles”, reconnaissent volontiers posséder, peut-être un peu plus que les hommes (beaucoup plus présents sur le terrain en matière de communication), “le sens aigu des détails, mais également la recherche de l’esthétique ainsi que le côté multi-tâches ”. L

es raisons qui incitent les femmes à remplir des fonctions élevées diffèrent en fait de celles de leurs homologues masculins. Loin de considérer uniquement l’aspect honorifique du poste de dirigeante, elles souhaitent avant tout s’épanouir professionnellement. C’est pourquoi l’accession des femmes à la tête des entreprises et dans les instances de décision économique risque-t-elle de bouleverser tout un système de valeurs qui régit le monde capitaliste, fait d’individualisme et de compétition. Tandis que leur plus forte implication dans leur travail contribue à améliorer les performances de leur entreprise.

 

Les quotas sont-ils suffisants ?  

Institués par la loi Copé- Zimmerman du 27 janvier 2011, relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des Conseils d’administration et de surveillance, les quotas divisent l’opinion. Cette loi impose aux sociétés anonymes et aux sociétés en commandite par actions qui sont cotées en bourse ou qui, trois ans durant, emploient un nombre moyen d’au moins 500 salariés permanents et présentent un montant net de chiffre d’affaires ou un total de bilan d’au moins 50 millions d’euros, de respecter un quota. Soit 40% de sièges, dévolus aux femmes au sein des Conseils d’administration et de surveillance des sociétés d’ici 2017, avec un seuil de 20% d’ici 2014.

Le sujet des quotas  loin de faire l’unanimité parmi les femmes dirigeantes

Les mêmes règles s’appliquent aux entreprises publiques nationales, aux établissements publics industriels et commerciaux, et aux établissements publics mixtes de l’État dont le personnel est soumis à des règles de droit privé. Les groupes du CAC 40 avaient, pour une très large majorité, anticipé les obligations légales avant la première échéance prévue par la loi Copé- Zimmermann. Au 1er juin 2014, ils comptaient 30,30% de femmes dans leurs Conseils. En moyenne, les Conseils d’administration des sociétés de l’indice boursier SBF120 en comportaient 29,1% (Observatoire Ethics & Boards). Cependant, la dynamique de féminisation de la gouvernance a peu d’impact au sein des instances exécutives (cf encadré). Le sujet des quotas est d’ailleurs loin de faire l’unanimité parmi les femmes dirigeantes.

Comme le souligne Lydie Rodriguez-Nakache, dirigeante du Groupe ELYADE, spécialisé dans l’administration de biens : “j’estime que ce sont les compétences, le goût de l’effort, l’investissement personnel qui doivent être récompensés avant tout. Pour moi, ce n’est pas une histoire de quotas, mais bel et bien une question de résultats… ”.

Une priorité aux relations humaines  

Pour mener de front carrière professionnelle et vie privée, il est certain qu’il faut aux femmes dirigeantes une énergie considérable. Malgré des diplômes équivalents, elles doivent également se battre et faire leurs preuves pour que leurs aptitudes soient reconnues.

Réussir dans un milieu essentiellement masculin exige ténacité et force de caractère. “Ma détermination et ma volonté de réussir m’ont permis de mener à bien ce projet difficile ” explique Géraldine Barrallon, cofondatrice de Delta Technics, entreprise spécialisée dans la fourniture d’équipements industriels en Algérie.

Quant à Claire Salesse, dirigeante ELS Embouteillage, société familiale prestataire de services dans la mise en bouteille à façon, elle est parvenue, avec sa mère et sa soeur, à poursuivre le projet ingénieux à l’origine de la société et à perpétuer les valeurs de ses parents fondateurs. L’aspect relationnel prime pour beaucoup de ces femmes dirigeantes, tant avec leurs clients que leurs salariés. Leur management, volontiers participatif, repose sur l’écoute, l’attention aux autres, la recherche de consensus… De ce fait, elles se remettent peut-être plus fréquemment en question, ce qui leur permet de s’adapter plus aisément dans une conjoncture difficile.


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