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Emploi : le gouvernement préfère-t-il les clandestins aux chômeurs de son pays ?

Entreprendre - Emploi : le gouvernement préfère-t-il les clandestins aux chômeurs de son pays ?

Afin de résoudre nos problèmes d’emploi, nos ministres préfèrent-ils accroître et régulariser un nouveau flux d’immigration plutôt que de chercher à miser sur la réinsertion de nos sans-emplois non qualifiés ?

A la lumière des récentes déclarations de Gérald Darmanin voire d’Emmanuel Macron lui-même, la question peut se poser et interpeller à juste titre. Avec une stratégie visant à régulariser de nombreux clandestins, Elizabeth Borne fait indéniablement fausse route, car c’est un formidable appel d’air qu’elle envoie aux migrants du monde entier désireux de trouver un pays d’accueil.

Sans parler de l’effet de déstabilisation sociale sur un pays déjà en proie aux divisions et à la mauvaise intégration de certains quartiers. Pourquoi en rajouter ? Une question qu’il ne faut pas sous-estimer et au contraire traiter en priorité. Il ne fait pas de doute en effet que la régularisation sans cesse renouvelée de nouveaux immigrés économiques toujours plus nombreux, ne parlant pas forcément nôtre langue, contribue à déstabiliser un peu plus l’équilibre de nos sociétés déjà largement fracturées.

Au plan économique et social, il serait bien plus judicieux de chercher comment remettre au travail toute une frange de la population, habituée au non-emploi, au point même de ne plus avoir à en chercher dans certains cas.

Arrêtons les démagogies. Tout le monde sait ou feint d’ignorer que les contrôles opérés par Pôle Emploi s’avèrent plus que souples. Certains chômeurs n’ont pas rencontré un agent physiquement depuis un an, se bornant à répondre par internet à des questionnaires administratifs pour pouvoir continuer à percevoir leurs indemnités.Ce n’est pas une solution.

Un chef d’entreprise franco-anglais, Colin Tickner, pour ne pas le citer, constructeur de maisons en bois, m’explique ouvertement (voir sur EntreprendreTV) qu’il avait embauché en CDD une excellente responsable commerciale qu’il a voulu convertir au bout d’un an en CDI, avant de se heurter avec surprise au refus de cette dernière de poursuivre, celle-ci préférant toucher des indemnités chômage pendant un an et s’offrir un « petit tour en Europe ». Cela pourrait faire sourire sauf que cela se passe en France au moment même où la plupart de nos entreprises n’arrivent pas à trouver les collaborateurs qu’ils sont prêts à recruter ! On marche sur la tête !

Beaucoup de sans-emplois ne sont pas assez incités à se mettre sur le marché du travail. Sans compter qu’ils ont beau jeu de faire la fine bouche vis à vis d’emplois ne correspondant pas très exactement à leurs compétences ou diplômes. Du coup, nombre d’entreprises n’arrivent pas à trouver les personnes dont elles ont besoin. Un vrai problème pour la croissance, pour notre prospérité et aussi pour les citoyens en tant que consommateurs pour accéder à des services essentiels comme la santé ou l’accompagnement des seniors.

D’autant que nos grands médias toujours enclins aux démagogies faciles ont beau jeu d’entretenir l’idée que certains métiers manuels ou de services seraient dégradants. Oubliant qu’il faut bien se lancer un jour, qu’il n’y a pas de sots métiers, et que l’on ne reste pas toute sa vie caissière ou serveur. Combien d’entrepreneurs d’ailleurs sont d’anciens employés ayant appris le métier sur le tas avant de se mettre à leur compte ensuite ?

Arrêtons avec cette vision d’une économie figée, d’emplois à vie et de statuts fixés ad vitam eternam. Ayons pour horizon une société libre où la plupart essayent, changent, évoluent, expérimentent, échouent et finissent par progresser. C’est le sens de la vie d’autant que nous avons la chance de vivre dans un pays offrant de nombreux filets de sécurité.

Il y a des solutions à trouver pour que nous chômeurs acceptent de prendre les emplois disponibles. Cela pourrait passer par des échanges hebdomadaires en présentiel avec de véritables conseillers orientateurs. Le gouvernement visiblement a préféré une autre voie, consistant à continuer d’indemniser en masse, et laisser occuper ces types d’emplois non pourvus par les clandestins qui deviendraient régularisés.

En Suisse, chaque chômeur est convoqué physiquement chaque semaine par son conseiller d’emploi. Pas seulement un moyen de contrôler, mais aussi une manière de conseiller voire de dynamiser.

Notre pays a tout pour réussir. Encore faut-il qu’il prenne le bon pli !

Robert Lafont


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