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De quoi dépend le succès d’une start-up ?

Trois start-up françaises – seulement – figurent dans la liste des 40 «licornes» européennes. Parmi les milliers de jeunes pousses qui naissent chaque année, qui pourra les rejoindre ?

Entreprendre - De quoi dépend le succès d’une start-up ?

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Trois start-up françaises – seulement – figurent dans la liste des 40 «licornes» européennes. Parmi les milliers de jeunes pousses qui naissent chaque année, qui pourra les rejoindre ?

Pas si simple de quantifier le nombre de jeunes pousses en France.

«Du fait d’un fort effet de mode repris largement par les médias et les politiques, toutes les nouvelles entreprises qui disposent d’un caractère innovant, ou parfois plus généralement issues du numérique, entrent globalement dans cette catégorie.

Si on estime que 20% des entreprises créées en SAS, statut choisi par les porteurs de projets en prévision de levées de fonds, ont un potentiel innovant, on estime leur nombre à 10.000 ces 5 dernières années. À mon sens, le caractère innovant seul ne suffit pas, il faut aussi des ambitions, un mode de management…», estime Gaëlle Ottan, cofondatrice du site 1001startups, à l’origine avec la plate-forme de détection de tendances et d’innovation SoonSoonSoon et la chambre de commerce et d’industrie d’un Atlas de jeunes pousses.

Car la caractéristique principale d’une jeune pousse est de vouloir grandir… jusqu’à devenir une «licorne», ces entreprises dont la valorisation dépasse 1 Md$.

Des leaders en devenir

«Si tout le monde se félicite aujourd’hui du succès de BlaBlaCar, on oublie parfois qu’il y a 10 ans, personne ne pariait sur son potentiel. Toutes les entreprises mondialement connues aujourd’hui ont commencé petites, et la future pépite française peut se cacher partout !

Le succès dépend d’un ensemble de facteurs convergents, mais le financement est l’un des principaux leviers à activer pour voir émerger davantage de jeunes pousses françaises significatives sur la scène internationale», rappelle Gaëlle Ottan. Si les ressources sont là, encore faut-il qu’elles soient mobilisées.

«En France, quoiqu’on en dise, il y a de l’argent. Mais les fortunes, souvent bâties sur plusieurs générations, investissent dans l’immobilier et la prise de risques est un gros mot, à la différence de pays plus récents où les fortunes ont souvent été acquises ces dernières décennies, et où la prise de risques est culturelle. Si beaucoup se cachent derrière les barrières fiscales, qui peuvent être réelles, le principal problème du financement en France provient des mentalités».

Si l’argent est donc, comme souvent, le nerf de la guerre, il ne suffit pas

«L’entrepreneuriat, c’est avant tout une aventure humaine rendue possible grâce à des personnes. Tous les autres facteurs de succès sont finalement assez insignifiants. L’équipe, sa ténacité, sa capacité à convaincre et à trouver des solutions pour mener à bien le projet, est le facteur-clé de la réussite.

J’entends souvent dire que si telle personne réussit ou lève des fonds, c’est parce qu’elle a eu la chance de rencontrer les bonnes personnes. Ce genre de réflexion me hérisse.

Les rencontres, la chance, les opportunités ne se produisent jamais lorsque l’on reste scotché sur son canapé ! S’il est évident qu’il manque cruellement de financements privés en France, l’argent se trouve pour les entrepreneurs qui font preuve de talent, de persévérance, de remise en question…».

Esprit d’entreprise

Si les perspectives de croissance des jeunes pousses peuvent laisser rêveur, il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout d’un projet entrepreneurial… qui peut échouer.

«Penser que l’aventure va être facile, laisser tomber aux premières portes fermées, se braquer sur les remarques et ne pas accepter de remettre en question ses modèles, ne pas être capable de s’entourer de ceux qui feront de l’aventure un succès, que ce soit des mentors, des experts, des collaborateurs… les facteurs d’échecs sont nombreux.

Les jeunes pousses sont des entreprises qui proposent quelque chose de nouveau au marché, et où les règles, les acteurs et l’environnement peuvent bouger très vite.

Ce sont donc par nature même des entreprises plus risquées. Incontestablement, plus il y a de création, ce qui est le cas aujourd’hui, plus il y aura de disparition. Seules celles qui réussiront à s’imposer sur le marché et financer leur croissance décolleront. Celles qui survivent devront pivoter ou se spécialiser, les autres disparaîtront, pour laisser place à d’autres initiatives, dans de nouvelles tendances de marché».

Pour la jeune observatrice du secteur, qui a également lancé sa propre entreprise, MyExpertTeam, une place de marché collaborative de conseils aux entrepreneurs, tout repose sur les créateurs eux-mêmes : «L’entrepreneuriat est certainement l’une des plus belles et difficiles aventures. Chaque décision que l’on prend peut être fatale ou nous faire décoller. Je ne pense pas que tout le monde soit fait pour entreprendre ! S’il n’y a pas un portrait-robot type de l’entrepreneur à succès, tous ont néanmoins en commun une personnalité hors normes, que ce soit des forces tranquilles ou des défonceurs de portes».

Les jeunes pousses, même les plus prometteuses, sont avant tout des entreprises comme les autres.


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